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Je trouve pas le nom des mots

21 Juin - 26 Juil 2009
Vernissage le 20 Juin 2009

Marie Legros aborde les gestes du quotidien à travers les représentations du corps, plus spécifiquement du corps féminin. Considérant l’intime comme territoire politique, son oeuvre explore la porosité des frontières entre sphère privée et domaine public.

Communiqué de presse
Marie Legros
Je trouve pas le nom des mots

Commissariat : Eric Degoutte
Marie Legros aborde les gestes du quotidien à travers les représentations du corps, plus spécifiquement du corps féminin. Elle adopte un point de vue proche des positions féministes initiées dans les années 1970 considérant l’intime comme territoire politique. Marie Legros explore dans son oeuvre la porosité des frontières entre sphère privée et domaine public. Cette porosité trouve un écho dans la particularité du site des églises et de leurs vitraux transparents, dans le dialogue entre espaces intérieurs et extérieurs.

Pour cette exposition, Marie Legros présente projections vidéo, sculpture et oeuvres graphiques. Le titre « Je trouve pas le nom des mots » puise dans les difficultés à dire par le verbe, des perceptions ou des intuitions face auxquelles l’artiste privilégie les sensations, un geste ou une posture du corps comme mode de relation entre les individus et comme mode d’appréhension de notre environnement.

Les deux vidéos présentées s’inscrivent en continuité de sa production préexistante. Filmées en plan séquence, elles rendent compte d’actions simples effectuées par l’artiste dans une dimension essentiellement performative. S’il implique son propre corps, le travail de Marie Legros ne possède cependant pas de caractère autobiographique. Son corps intervient en tant qu’objet immédiatement accessible comme extrait citationnel d’un quotidien.

Marie Legros aime à rappeler qu’elle « découpe des éléments de cette réalité tangible et les place encore vivants dans le contexte de l’art ». Ainsi, la vidéo Solarisation répond à cette volonté de retour à des moyens évidents et directs. Dans une confrontation méthodique avec un objet qui pose les conditions de la mesure de son anatomie, elle établit des liens avec une histoire critique de la représentation du nu en art, réinterrogeant le lien entre l’artiste, son médium et son sujet.

Autre élément fondamental de cette vidéo, souvent présent dans son travail : le basculement de l’image filmée vient perturber notre mode de perception des espaces et relativiser nos systèmes habituels de représentation. Le corps y semble éprouver autrement le contrôle de la gravité, cette contrainte physique qui peut être assimilée aux contraintes sociales et politiques véhiculées par un discours dominant, le plus souvent masculin.

La seconde vidéo, C’est tout dans la tête, participe aussi de ce dispositif de renversement. Elle donne à voir le parcours quasi initiatique d’un très jeune enfant explorant l’espace d’un appartement, pieds au plafond. Par un resserrement de l’image sur cette partie du corps, cette oeuvre fonctionne sur un mode métonymique : le fragment incarne la personne. Basculement et cadrage soulignent l’attention portée par Marie Legros à la particularité de tout individu irréductible aux représentations normées du corps social.

Si ce dispositif ouvre une possibilité de liberté, il n’exclue pas la part d’hésitation et de déséquilibre qui l’accompagne. La notion de fragilité est présente dans une série de dessins que Marie Legros réunit sur les murs d’une cabane sommaire, un ensemble d’esquisses, d’idées comme épinglées. Cette fragilité n’est pas synonyme de faiblesse, mais bien le signe d’une sensibilité ouverte aux possibles.

L’implication du corps, la pratique du dessin, et la perception intime du temps qui passe, mise en jeu dans la sculpture Clepsydre, témoignent en effet chez cette artiste d’un réel choix de simplicité de moyens, allant à l’encontre des mécanismes médiatiques et sociaux s’appuyant sur une économie spectaculaire. Marie Legros met ainsi en place une forme de résistance accessible à chacun.

Une première saison
Je trouve pas le nom des mots vient clore la première saison des églises. Une saison qui aura permis d’entrevoir les intentions et les modalités d’accompagnement des artistes comme des publics qui sont au coeur du fonctionnement de ce nouvel espace de diffusion d’art contemporain en Seine-et-Marne et en Île-de-France.

Quatre expositions se sont suivies, certes différentes dans leurs formes mais s’inscrivant dans une problématique partagée : l’enjeu étant celui d’une réflexion s’ouvrant sur la question des territoires, sous tous leurs aspects, et sur la présence des formes de vie ou d’usage qui peuvent les caractériser. Territoire du langage avec Mean Sun proposée par Angela Detanico et Rafael Lain, territoire du documentaire et des utopies politiques avec Coopérative présentée par Raphaël Grisey, territoire de l’art et des formes avec « L’Abbé Nollet » de Raphaël Zarka, territoire de la représentation pour cette dernière exposition de Marie Legros.

Cette saison a permis de poser le principe d’une discussion désormais entamée et pour laquelle la prochaine saison sera tout aussi propice à développer du prolongement, favoriser l’émergence d’une dialectique ou encore d’un laboratoire d’idées, de perceptions et d’émotions. À travers cette première saison s’exprime l’engagement de donner accès dans chacune des programmations à l’actualité de la création contemporaine.

L’esprit qui s’en dégage est de conjuguer la présentation d’expositions d’artistes jeunes très présents sur la scène actuelle (Detanico & Lain, Raphaël Zarka) avec la mise à disposition d’espace, de temps et de moyens pour engager un regard plus prospectif sur cette création contemporaine (Raphaël Grisey) ou pour revenir et réouvrir des champs de réflexion autour d’oeuvres, comme celles de Marie Legros, dont l’actualité est peut-être moins prégnante, mais dont la qualité mérite une attention dans la durée.

Le passage de saison à saison s’inscrira donc dans une réelle continuité d’intention et d’engagement. Il prendra dans les prochaines semaines une dimension supplémentaire : Je trouve pas le nom des mots est tout autant fin de saison qu’invitation à un autre cycle, empiétant et débordant ce passage de saison à saison.

Les prochaines expositions qui qualifieront la programmation du centre d’art, sur la période de juin 2009 à février 2010, seront marquées par la présence exclusive d’artistes femmes : Marie Legros jusqu’en juillet, dès octobre une exposition collective avec Bertille Bak, Katinka Bock, Perrine Lacroix, Perrine Lievens, Alexandra Sa et Alexia Turlin, puis de décembre 2009 à fin février 2010, Elise Florenty. Ces regards d’artistes prenant dans l’actualité du moment un sens particulier.

Vernissage
Samedi 20 juin 2009 à 11h30.

Navette gratuite le jour du vernissage, le 20 juin 2009 : départ à 11h de Paris Bastille (sur la place, entre la rue de Lyon et le bd Bourdon).
Réservation au 01 64 72 65 70 ou leseglises@chelles.fr
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