Sarah Caron
Je me souviens…
Cette exposition présente les photographies que Sarah Caron a captées dans des pays aussi différents que l’Afghanistan, la Cisjordanie, le Chili, le Cameroun, Gaza, Cuba, Haïti, les Etats Unis, le Cambodge, l’Inde, le Pakistan, la Birmanie et l’Indonésie. Ces images sont toutes marquées par la même géographie de la lumière que Sarah a créée pour nous, avec une écriture qu’elle affirme dans l’ensemble de cette exposition personnelle. Ainsi son travail de photoreporter a été présenté par les plus importants médias américains et européens au cours des quinze dernières années.
On est frappé par le nombre de thèmes traités au cours de ces années de travail: des veuves en Inde, à la récente catastrophe haïtienne en passant par la richesse culturelle du Pakistan, le caractère religieux catholique de la population cubaine. D’autres sujets comme l’homosexualité, le travestisme ou la vie des combattants dans les camps de réfugiés palestiniens sont également traités.
Il est vrai qu’une anthologie écarte toujours une partie remarquable d’une œuvre pour ceux d’entre nous qui la connaissent presque dans son ensemble. Elle recèle cependant une qualité très positive, celle d’offrir la possibilité de montrer au public, pour la première fois sous cette forme, l’essence d’un style qui s’impose. Et ce dans les pires conditions de prises de vue, en créant une recherche personnelle architecturée par la lumière, pour ensuite nous l’offrir.
Les responsables sont les yeux de Sarah. Celle-ci ne se contente pas de photographier ce qu’elle voit pour le refléter ensuite dans un reportage. Elle dévoile un univers visuel créatif qui l’habite quel que soit le thème traité. Cette créativité fait que les combattants (Brigade des Martyrs d’Al Aqsa) ou «les civils volontaires» surveillant la frontière aux États-Unis pour que les Mexicains illégaux ne passent pas, aient moins d’importance que les ombres et leurs contrastes, que leurs regards et leurs gestes révélant leurs angoisses et leurs malheurs.