Communiqué de presse
Ivan Seal
J’apprends par osmose
«Peindre un bloc de glaise et lui ajouter quelque chose»: c’est la règle du jeu que s’est imposée Ivan Seal comme point de départ d’une nouvelle série d’œuvres, commencée il y a près d’un an.
Il s’agit en l’occurrence de peintures représentant des sculptures, ou du moins des amorces de sculptures. La présence du matériau est manifeste: des blocs de glaise de tailles et de formats différents, posés sur des socles, certains dans un équilibre précaire ou tout juste retenus par une corde.
D’autres sont percés d’allumettes, de clous ou de mégots de cigarette. L’un des blocs semble être entaillé par trois fils, mais en suivant leurs cours, le spectateur s’aperçoit qu’ils s’arrêtent à mi-chemin et ont été fixés à des angles hautement improbables.
Malgré l’aspect brut et solide du prétendu matériau sculptural, la présence de celui-ci apparaît absurde dès lors que l’on s’intéresse de plus près aux surfaces et aux détails.
Les blocs, de couleur claire, et les socles baignent dans la lumière froide d’un néon et se détachent sur des arrière-plans noirs à l’aspect indéterminé.
Comme pour démentir la banalité du matériau, ces mises en scènes sont empreintes d’une artificialité exagérée, qui confère à la glaise l’apparence d’un magma primitif malléable dont peuvent surgir toutes sortes d’objets tels que des billes ou des tuyaux aux contours organiques.
Mais tandis que ces objets, grâce à des effets de trompe-l’œil tels que des ombres portées ou des modelés de volumes, se dénotent par une matérialité manifeste, l’ambivalence reste intacte dans la mesure où il ne s’agit que de peinture, de couleurs et de traits de pinceau.