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James Rielly

Galerie de portraits aux couleurs pastels, entre insignifiance et non sense britannique. L’artiste anglais peint des enfants rieurs marqués par la violence (hématome, plaies, etc.), des parents décadents, la gémellité. Une généalogie de la dégénérescence pour une critique acerbe de l’idéal familial.

— Éditeur(s) : Frac Auvergne, Clermont-Ferrand
— Année : 2002
— Format : 25 x 21 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs
— Page(s) : 49
— Langue(s) : français, anglais
— ISBN : 2-913323-28-6
— Prix : non précisé

Concupiscious (ce qui attire l’œil)
par Jean-Charles Vergne (extrait)

L’œuvre de James Rielly se manifeste, en apparence, par une relative simplicité — et donc par une certaine acceptabilité — des images qu’elle donne à voir. Exclusivement portée sur la représentation de la figure humaine, contingentée par une gamme chromatique réduite aux couleurs primaires et pastel, elle révèle pourtant une propension au parasitage et au contrepied par la présence conjointe d’un humour plutôt sombre, du fameux nonsense britannique et de la distillation parcimonieuse d’un cynisme et d’un sens de la terreur grinçants.

Le réglage très sobre qui prédétermine la réalisation des peintures sous-tend la constitution d’une galerie de portraits et de « scènes de genres » sociales couvrant un large éventail, allant du cadre d’entreprise de la middle class à l’album de famille. Au sein de ce florilège, représentatif d’une société ou d’un éclairage particulier apporté à une société, évoluent des figures déviantes qui évoquent tour à tour les violences familiales, l’infantilisation de l’adulte en crise identitaire ou les diverses dégénérescences qui dissolvent l’individu dans un devenir animal mâtiné de médiocrité, de vulgarité, de sordide et de terreur.

Si, d’un prime abord, la tentation est grande d’assimiler l’œuvre de James Rielly à une famille d’artistes qui irait de Peter Blake à Alex Katz et Eric Fischl, une étude plus précise montrera que cet héritage supposé n’est pas nécessairement le plus apte à situer avec exactitude les objectifs d’une telle peinture, beaucoup plus proche, dans son timbre général, de celle de Luc Tuymans, par exemple, ou plus largement et dans un autre champ, d’une certaine forme de création cinématographique.

(Texte publié avec l’aimable autorisation du Frac Auvergne)

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