Communiqué de presse
James Natchwey
James Natchwey
Face à la banalisation de toutes les violences qui submergent en boucle le téléspectateur ou l’auditeur, les images de James Nachtwey arrêtent le temps, restituent leur dignité à toutes les victimes des guerres oubliées ou recommencées de Kaboul à Gaza.
Elles incrustent dans la mémoire de chaque citoyen du monde, tels des remparts inespérés contre le linceul de l’oubli, la photographie d’un adolescent au visage balafré de coups de machette au Rwanda, d’une femme digne et terriblement seule sous sa burqa dans un des cimetières désertés de Kabul, d’une mère apportant les derniers soins à son fils blessé au Darfour.
C’est un jeune gamin d’Haïti aux deux jambes meurtries qui ne frappent plus désormais le ballon de la Coupe du monde de football que sur l’effigie de son tee-shirt jaune, rescapé comme lui du tremblement de terre.
James Nachtwey l’a souligné dans une pleine page de Time Magazine: «La plupart des Haïtiens ont toujours vécu dans une société qui s’accroche au rebord étroit d’un précipice au dessus d’un abysse –avec sur un plateau au dessus d’eux les « riches » invisibles derrière les vitres noires de leur Land Cruisers. Ils continuent de supporter leur propre histoire– dans un crescendo de privation et d’épreuves, relevées par la force avec un sens de la fierté et du respect de soi né dans les combats de l’esclavage, entretenu par la pauvreté, la lutte et la foi».