Samuel Richardot
J’aimerais vous voir disparaître
«Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Echoue encore. Echoue mieux.» Ces mots magnifiques de Samuel Beckett – extraits de Cap au pire (1991) – pourraient composer la devise de Samuel Richardot, qui se revendique de Sigmar Polke mais aussi de Bernard Piffaretti. Après avoir pratiqué son médium en termes de figuration expressionniste, il a épuré la peinture sur sa toile parfois jusqu’à la quasi-absence.
Aujourd’hui Samuel Richardot mêle son travail d’atelier à sa pratique méditative pour penser sa peinture en terme d’inachèvement et d’imperfection comme le langage peut l’être. Il peint presque toujours à l’horizontal, souvent à l’aide de pochoirs, de bombes, de jus et laisse décanter les couleurs à différents degrés de liquidité, parfois en multicouches. Un processus très lent de sédimentation qui lui permet de retrouver une forme non intentionnelle dans un geste intentionnel.
«Je souhaite amener le regardeur à se poser des questions sur ce qui apparaît sur la toile. S’il y avait un enjeu, ce serait de rester sur un fil très tenu entre l’identification des choses et le vécu du regardeur» résume Samuel Richardot.
Alain Berland, extrait de Mouvement n°78
Repères biographiques
Samuel Richardot est né en 1982 et vit à Paris et en Auvergne. Il développe un travail de peinture construit à partir d’expériences individuelles et collectives, et cultive un lien étroit avec les manifestations subtiles de la nature. C’est au travers de gestes en apparence anodins, de l’expérience de l’instant présent et d’heureux hasards qu’il tisse une trame aux contours extensibles.