Dès l’entrée de l’exposition, dans le patio autour duquel s’organisent l’espace et son architecture, est présentée une installation de Mounir Fatmi, J’aime l’Amérique, Hommage à jacques Derrida. Il s’agit d’un amoncellement de rondins de bois qui fait barrière et sur la surface desquels est peint le drapeau américain. Le drapeau est ainsi déconstruit tout en incarnant un obstacle difficilement franchissable. Allusion au projet de mur entre les Etats-Unis et le Mexique, l’installation, en représentant le drapeau des Etats-Unis, pays inventeur du western, sur la surface d’une barrière qui évoque les haies des courses hippiques ou bien les barrières des ranchs, pose une question de frontière, mais aussi d’identité et de culture. L’œuvre véhicule, en une complexe imbrication, de multiples références historiques, culturelles et artistiques : la déconstruction derridienne, Jasper Johns, Joseph Beuys, le Pop art et l’Arte povera.
De façon générale, les œuvres actuellement présentées à la Maison rouge, parfois en jouant avec le mauvais goût, parfois au risque du malaise qu’elles peuvent produire, comme les œuvres de Tetsumi Kudo et certaines œuvres de l’exposition Mutatis Mutandis, toujours dans une acuité à la réalité et à l’actualité, notamment comme l’œuvre de Mounir Fatmi interrogent, chacune à leur façon, l’homme dans sa chair et dans son existence, dans son devenir. Elles interrogent son histoire face à l’Histoire, face à la nature, face aux artifices et aux technologies, face au monde.
Mounir Fatmi
— Installation, 2006. Rondins de bois. Ca. 230 x 500 x 800 cm.
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critique
La Montagne que nous cherchons est dans la serre