Communiqué de presse
Peter Granser
J’ai perdu ma tête
Le patient qui emploie cette formule dans un entretien avec le photographe Peter Granser parle d’un moment de sa vie où tous les repères affectifs, familiaux et sociaux, toute la construction même de sa personnalité, ont comme disparus.
C’est de cette reconstruction d’un univers, Ã travers un service de psychiatrie avec ses patients, ses soignants, ses espaces collectifs ou intimes dont parlent les photographies de Peter Granser.
Par sa présence discrète et attentive, ce jeune photographe allemand a su gagner la confiance de l’équipe et des malades par cercles concentriques successifs. Les lieux, les objets puis les activités et les sorties puis enfin les portraits, le tout avec respect et dignité, sans recherche d’effet spectaculaire attendu par la plongée dans ce milieu.
L’utilisation de la vidéo, du son et de l’appareil photo ont permis progressivement d’établir un lien entre l’espace, le temps et les personnes, rendant admirablement à chaque étape quelque chose de la difficulté propre à la maladie mentale et à son approche: vide du lien social et familial, perte du contact à la réalité alternant avec le trop-plein de la pensée et de l’angoisse.
De la même façon, par un autre chemin, Florence Brochoire propose de dresser un portrait des patients en partant de leur propre monde : un lieu, une production, une histoire forment une mosaïque où se reconnaissent les temps forts d’une existence.