ART | EXPO

J’ai des doutes. Est-ce que vous en avez ?

03 Déc - 28 Jan 2017
Vernissage le 03 Déc 2016

L’exposition « J’ai des doutes. Est-ce que vous en avez ? » à la galerie Claire Gastaud, à Clermont-Ferrand, rassemble dix artistes autour de la notion de doute. Les peintures, dessins, collages, installations et photographies opposent au déferlement d’images actuel un temps de réflexion propice au renversement des certitudes.

L’exposition « J’ai des doutes. Est-ce que vous en avez ? » à la galerie Claire Gastaud revient à travers les peintures, dessins, collages, installations et photographies de dix artistes à un des enjeux majeurs de l’art : semer le doute, remettre en question les apparences.

Aller au-delà des apparences des images

Face au déferlement d’images qui caractérise l’époque actuelle, dans laquelle l’esprit assiégé par l’excès d’informations visuelles finit par perdre sa sensibilité critique, l’exposition propose une pause. L’occasion est offerte de réellement observer les images, de les analyser et d’aller au-delà de ce qu’elles semblent montrer.

Les œuvres de Jean-Charles Eustache, peintures à l’acrylique sur panneaux de bois, forment des surfaces recouvertes de couleur unie et rythmées par des reliefs réguliers, ligne parallèles horizontales ou verticales qui les divisent en carrés ou rectangles plus ou moins nombreux. Simplement intitulées A 13, A 15, A 16, etc., elles sont pourtant bien plus que ce que leur minimalisme laisse supposer. Elles réunissent des caractéristiques communes à l’architecture et à la musique telles que la fragmentation, la répétition, la variation, la mesure, l’emboîtement et le recouvrement dans le but de provoquer ce que l’une et l’autre peuvent déclencher : le silence et l’attention. L’un et l’autre, favorisés par la concentration sur des lignes strictes, sur des jeux d’ombre et de lumière et sur une gamme chromatique réduite, ouvrent la porte à des états de plénitude que recherche Jean-Charles Eustache.

Damien Deroubaix, Nils Udo et Mireille Blanc invitent à se laisser envahir par le doute

C’est le recouvrement qu’utilise Léo Dorfner pour faire entrer le monde qui l’entoure dans son univers personnel. Ainsi une série d’estampes ou de gravures ancienne et de photographies en noir et blanc tirées de magazine, sont-elles retravaillées au crayon de couleur bleu. Les corps nus de femmes qui y sont montrés sont méthodiquement couverts de dessins et de mots évoquant des tatouages. Entre univers baroque et rock’n’roll, esprit des cabinets de curiosités du dix-neuvième siècle et contre-culture moderne, les œuvres naissent du détournement, du dépassement de leur nature initiale.

L’observation attentive est de mise devant les œuvres de Damien Deroubaix, où le collage, la peinture, le dessin et la gravure se mêlent pour donner naissance à des tableaux foisonnants d’images, de textes, de références et de symboles. Traversées par l’omniprésence de figures représentant la vie et la mort, ces tableaux comme l’aquarelle sur papier Life death ou l’huile sur toile Sueno convoquent la mythologie, l’histoire de l’art et la philosophie. Elles génèrent des sentiments complexes et appellent des lectures approfondies.

Le doute habite pareillement les tableaux d’ Henri Cueco, Henni Alftan, Françoise Pétrovitch, Tania Mouraud, Coraline de Chiara, Gaël Davrinche et Mireille Blanc et les installations et photographies de Nils Udo. Autant d’œuvres qui ne se dévoilent qu’au prix d’un effort d’observation, d’étude et de remise en cause des certitudes.

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