J’ai des certitudes sur mes doutes

L’ exposition « J’ai des certitudes sur mes doutes » dévoile la collection privée d’un collectionneur caennais, constituée d’installations, de dessins, de sculptures. L’événement s’inscrit dans une série d’expositions organisées par L’Artothèque, Espaces d’art contemporain de Caen, pour célébrer son trentième anniversaire.

Explorer la pratique du collectionneur d’art

L’exposition, qui prend place au sein de l’Artothèque tandis que cinq autres auront lieu dans et hors les murs, dévoile environ cinquante œuvres choisies parmi un ensemble collecté au fil des trente dernières années par leur propriétaire. A travers une installation vidéo de Samuel Rousseau, des dessins de Louise Pressager, une sculpture de Florent Lamouroux et une autre de Yazid Oulab ou encore une installation de Gilles Barbier, l’exposition explore la pratique même du collectionneur et tente de répondre à ces questions : Quelles relations unissent le collectionneur et sa collection ? Comment s’impose l’envie de débuter une collection ? Comment celle-ci se construit-elle ?

Sculpture et installation de Florent Lamouroux et Gilles Barbier

L’installation La jolie fille de Gilles Barbier, est emblématique du travail sur le langage, la connaissance et la représentation. L’ambivalence, le doute et les chevauchements de sens sot au cœur de cette œuvre dans laquelle un personnage en cire est affalé sur des coussins, dans un coin de pièce, et recouvert de feuilles de papier couvertes de texte. Ici, l’hypertexte propose une autre réalité que celle que l’on voit : les feuilles de papier « corrigent » la réalité et font de l’homme exposé une « jolie fille ». Dans la sculpture Post’urb de Florent Lamouroux, une forme humaine intégralement recouverte de vêtements et masque en plastique et coloré d’un côté en blanc et de l’autre en jaune, est adossée contre une barrière de chantier peinte des mêmes couleurs. Tels des figurines de plastique, les personnages de Florent Lamouroux explore avec ironie et sens critique les stéréotypes que génère la société et son uniformisation.

Inverser le mouvement des œuvres : de l’espace privé vers l’espace public

Comme toutes les expositions qui se déroulent à l’occasion des trente ans de l’Artothèque, celle-ci inverse le fonctionnement habituel du lieu. Depuis trente ans, l’Artothèque soutient l’art contemporain par l’acquisition d’œuvres, la mise en place de rencontres et d’expositions, mais aussi par des prêts d’œuvres Chaque année, 6500 d’entre elles quittent ainsi les locaux caennais pour s’exposer pendant deux mois dans des lieux privés, habitations ou entreprises. C’est cette trajectoire des œuvres, de l’espace public vers l’espace privé qui est aujourd’hui renversé : la collection publique de l’Artothèque délaisse exceptionnellement le domaine privé pour la sphère publique et une collection privée est accueillie à L’Artothèque : l’exposition « J’ai des certitudes sur mes doutes ».