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J’ai commencé à travailler. Portraits ouvriers

Élaboré à partir d’un travail pédagogique mené par une enseignante en histoire avec ses élèves, ce livre se propose comme un témoignage sur une région industrielle aujourd’hui sinistrée.

— Auteurs : Olivier Pasquiers et Fabrizia Laquay-Valeriani
— Éditeurs : Creaphis, Paris
— Année : 2005
— Illustrations : 28, en noir et blanc
— Pages : 79
— Langue : français
— ISBN : 2-913 610-63-3
— Prix : 15 €

Présentation

Frabrizzia Laquay-Valeriani est professeur au collège Jules Ferry de Bogny-sur-Meuse (Ardennes) qui a remplacé en 1970, après sa démolition, l’une des plus importantes boulonneries des Ardennes, La «Grosse Boutique». Alors que l’industrie est véritablement entrée en phase d’extinction, l’enseignement du patrimoine industriel entre dans les programmes scolaires dès les années 1980 pour éviter l’oubli de ce versant de notre histoire. Afin de sauver la mémoire locale, elle a entrepris avec ses élèves un travail de collecte de souvenirs et d’expériences auprès des ouvriers retraités ou encore en activité.

La «Grosse Boutique» fait partie d’un essaim d’usines de clous dont les origines remontent à la Révolution. L’entreprise qui comptait environ 2000 employés à la veille de la Grande Guerre a non seulement façonné l’économie locale mais aussi le paysage urbain. L’économie est partie mais les vestiges de cette période florissante sont encore visibles aujourd’hui.

Ainsi, faire travailler les élèves sur ce sujet leur permet d’intégrer non seulement ces vestiges comme leur patrimoine, de leur faire connaître l’histoire de leur propre région mais aussi de leur permettre «de retrouver estime de soi et motivation pour envisager l’avenir», comme l’écrit l’enseignante dans l’avant-propos.

La photographie se joint alors naturellement à ce travail d’enquête et d’entretien avec les anciens ouvriers de la «Grosse Boutique». La photographie est quasiment née avec la révolution industrielle. Elle-même moyen de reproduction mécanique, elle entretient de nombreux points communs avec l’industrie. L’un de ses objets de prédilection a ainsi longtemps été l’univers de la machine industrielle à laquelle était irrémédiablement attachée la figure fragile de l’ouvrier. Rendue silencieuse, la machine laisse place à l’épaisseur de la voix du témoin que restituent textes et photographies, car ces portraits, pris de face, en plan américain, sans effet, donnent la parole à leur regard. Et c’est là l’hommage que leur rend Olivier Pasquiers. Ces portraits ne pourrait porter en eux cette marque profonde d’existence s’il n’avait donné au temps de la pose celui de la rencontre.

Les auteurs
Fabrizia Laquay-Valeriani est professeur d’histoire-géographie au collège Jules Ferry de Bogny-sur-Meuse.
Olivier Pasquier est membre du collectif «le bar Floréal, photographie» (Paris).

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