Résident de la Villa Médicis depuis septembre 2020, Jacques Julien a conçu, avec la participation de son ami franco-italien Fabio Viscogliosi, cette exposition monographique qui s’articule autour de trois espaces, pour livrer une réflexion sur la géographie, l’échange, et l’identité.
Trois scènes, trois ambiances
Sur une scène ronde de quatre mètres de diamètre, loin des dimensions monumentales de la sculpture contemporaine, se trouve Les Figurants : une série de sculptures composites, inspirées des statues de la Renaissance des jardins romains, à taille humaine. Face aux spectateurs, elles font figure de double silencieux et déformé, toutes différentes, mais toutes similaires dans leur posture, et leur bizarre assemblage anthropomorphe.
À côté, le Studiolo est une réplique quatre fois plus petite du studio italien de Julien Jacques, où se meuvent les Å“uvres de la série « Accessoires ». Les Å“uvres ont l’air géantes, mal proportionnées à ce studio échelle un quart. Comme l’art, comme le jeu, le Studiolo est une imitation « pour de faux », « pour du beurre », l’occasion d’essayer, de tester, d’échouer, sans enjeux réels.
Plus loin, à l’extérieur, dans la cour du FRAC, la stick figure de l’Å“uvre Flip Flap s’émancipe des écrans et va « faire de la gym dehors », en équilibre sur une poutre. Elle fait avec humour et légèreté le lien entre le dedans et le dehors, entre le vrai et le faux, entre l’art et le réel.
La sculpture comme point d’appui
À l’instar des Finte Sculture de Pino Pascali, Jacques Julien remonte l’histoire de la sculpture, à la recherche du double invisible, trompeur et révélateur. Il explore la notion de simulacre : ce qui cache et détourne pour mieux montrer, pour atteindre à l’essence des choses. « L’essentiel est invisible pour les yeux », et le rôle du sculpteur est de faire voir avec le cÅ“ur.
L’artiste le résume : « Il s’agit au travers cette série, de réfléchir aux moyens minimums de la sculpture, tant au niveau des matériaux employés qu’à celui des gestes qui les constituent ».