L’exposition « Orly (Sud) » au Musée du Couvent des Cordeliers, à Châteauroux présente une série de tableaux de Jacques Benoit inspirés par l’aéroport d’Orly, mais aussi par le jazz et le cinéma.
Avec la série Orly (Sud), Jacques Benoit sublime l’architecture moderniste
L’exposition propose pour la première fois une rétrospective de l’ensemble de la série que Jacques Benoit a consacrée à l’aile sud de l’aéroport d’Orly, avec la vingtaine de toiles de grand format et d’œuvres sur papier réalisées de 2012 à aujourd’hui. Elle offre ainsi une vision globale de ce projet qui s’inscrit dans la recherche picturale de Jacques Benoit autour de l’architecture moderniste.
La série Orly (Sud) est née en parallèle du travail de Jacques Benoit sur la ville de Brasilia, sa principale source d’inspiration. C’est en effet l’architecture de Brasilia et les réalisations d’Oscar Niemeyer qui ont déclenché la pratique de la peinture chez Jacques Benoit, et auxquels il a consacré l’essentiel de ses toiles de 1996 à 2005. Construit au même moment que Brasilia, le premier bâtiment de l’aéroport d’Orly s’inscrit dans son exploration du modernisme.
Les scènes d’Orly (Sud) sont nourries par le jazz et les codes du film noir
Les peintures de Jacques Benoit reflètent la dualité de ce symbole des Trente Glorieuses qu’est l’aile sud de l’aéroport d’Orly. Elles évoquent en effet l’esthétisme des années 1960 et reflètent, à travers lui, l’optimisme qui prévalait alors, tant sur le plan économique que sociétal ; mais, notamment par des teintes saturées et irréalistes typiques de la palette du peintre, elles suggèrent aussi la désillusion qui lui succéda dès la décennie suivante.
Le style figuratif de Jacques Benoit sublime l’architecture de l’aéroport, renvoyant par ses contours nets et assurés, ses rigoureux quadrillages remplis d’aplats de couleurs, les lignes pures des avions et même les soucoupes volantes qui se glissent dans le tableau The Landing à l’enthousiasme et à l’espoir progressistes de l’époque. En contrepoint cependant, les personnages qui peuplent ses toiles semblent entraînés dans des mouvements descendants et incarnent un déséquilibre, une perte de repères, un doute, parfois même une chute.
Outre l’architecture moderniste, on devine dans les tableaux Jacques Benoit deux autres sources d’inspiration : le jazz et le cinéma. C’est en particulier la musique composée par Miles Davis pour le film Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle qui semble constituer la bande sonore de ces scènes d’aéroport et qui structure la série Orly (Sud) autour des codes du film noir.