L’exposition « L’indomptée » à la galerie Christian Berst, à Paris, dévoile un ensemble de dessins et peintures réalisés des années 1950 au début des années 1970 par Jacqueline B., une artiste considérée comme une « classique de l’art brut » et dont Jean Dubuffet, qui l’a découverte en 1964, fut le premier collectionneur.
« L’indomptée » : Jacqueline B. à la galerie Christian Berst
Le titre de l’exposition, « L’indomptée », résume le caractère singulier de Jacqueline B., née en 1928 à Perpignan dans un contexte familial compliqué, confiée à des domestiques, puis envoyée jusqu’à l’âge de cinq ans avant d’être élevée par une belle-mère affectueuse. Malgré son intelligence, elle connaît de telles difficultés scolaires qu’elle sait à peine lire et écrire à l’âge de vingt-trois ans. Son comportement nerveux, agité et même révolté se double d’une santé fragile.
Dessins et peintures de Jacqueline B.
Pourtant, les dessins que Jacqueline B. réalise à partir du début des années 1950 révèlent immédiatement sa remarquable créativité. Variant les techniques et les registres formels, elle aborde avec autant d’aisance l’encre appliquée à la plume que la gouache, les pastels sec et les crayons de couleur, la figuration que l’abstraction. Elle explore également des thèmes variés, de la représentation de corps déformés à celle de scènes d’extérieur, de la nativité à des natures mortes.
Jacqueline B., figure indomptée de l’art brut
D’apparence simple, le style pictural de Jacqueline B. est empreint d’une certaine naïveté nourrie de ses souvenirs et sentiments qui lui donne un caractère enfantin. Pourtant, sous cette apparente simplicité se dévoile un langage plus élaboré dont l’inventivité et la liberté formelle sont attisés par une instabilité latente.