L’exposition « Fossil » à la galerie parisienne Sultana présente de nouvelles séries picturales de Jacin Giordano qui dévoilent les processus de destruction et de reconstruction qui sont à l’œuvre dans l’acte créatif.
« Fossil » : la peinture de Jacin Giordano, entre destruction et reconstruction
Le titre de l’exposition, « Fossil », résume idéalement les thèmes centraux de la pratique de Jacin Giordano : l’histoire de l’art, la façon dont des créations anciennes marquent de leur empreinte d’autres qui les suivent, mais aussi les mécanismes de déconstruction, de reconstruction, d’emprunt, d’écho et de renvois qui existent au sein même de l’œuvre d’un artiste.
L’installation centrale de l’exposition, couvrant des pans de murs entiers, est composée de milliers de pièces de peinture acrylique individuellement moulées et intitulées Palette Knifeheads. Entre évocation de la palette et des silex tranchants utilisés à la préhistoire, ces sont artefacts de l’atelier mettent en évidence leur processus et leur matérialité.
Jacin Giordano fixe les étapes de l’histoire de la peinture tels des fossiles
Au centre de chacune de ces pièces sont reproduits des gestes, des détails, des couleurs tirés du langage pictural du XXe siècle, que Jacin Giordano fixe tels des témoignages du passé figés dans la pierre. Il les montre ainsi autant comme des repères majeurs à partit duquel la peinture poursuit son développement que comme des reliques dont il faut se libérer.
La série des peintures sur toile intitulée Shredded Paintings ont été inspirées par les collages et écrits dadaïstes de Jean Arp. Chacune d’elle est réalisée en utilisant les restes de peinture de la précédente. La couleur devient ainsi un simple objet matériel qui se manipule, se décompose et se remonte, le recyclage continuel des fragments obligeant Jacin Giordano à abandonner ses intentions chromatiques initiales et même un certain contrôle sur son œuvre.