It’s All Tied Up in a Rainbow

L’exposition « It’s All Tied Up in a Rainbow » à Passerelle, centre d’art contemporain de Brest, présente des sculptures et des tableaux inédits de Morgan Courtois qui s’inspirent de façon poétique du vivant.

« It’s All Tied Up in a Rainbow » : sculptures en plâtre et peintures en résine

La pratique de Morgan Courtois se concentre autour de la sculpture, dont elle déborde parfois pour explorer la matière par le biais de l’image. C’est en effet la matière et plus largement le vivant et leurs transformations qui sont au centre des recherches de l’artiste qui, selon ses propres mots, cherche à exprimer le « potentiel ou la part pathétique des matériaux ».

L’exposition réunit un ensemble de pièces inédites réalisées par Morgan Courtois à partir de photographies prises dans l’espace public, des sculptures de nus masculins qui conjuguent dans leurs poses scènes intimes et modèles tirés de l’histoire de l’art, ainsi qu’une récente série de peintures en résine déployant un spectre coloré dans lequel viennent se refléter, par des lignes floues, les sculptures disposées au centre de la salle. Ces surfaces irisées dans lesquelles s’inscrivent le reste de l’exposition donnent tout son sens au titre de celle-ci, « It’s All Tied Up in a Rainbow » (Tout est ficelé dans un arc-en-ciel), emprunté à la chanson « Beautiful Land » que Nina Simone a publiée en 1965.

Morgan Courtois explore la matière et le végétal

Les matériaux utilisés pour la réalisation des sculptures de Morgan Courtois, de la terre, du plâtre ou de la résine sont souvent soumi à des altérations qui les rend instables et donne aux objets façonnés un caractère ambigu, à cheval entre l’inerte et le vivant. Une incertitude qui est accentuée par l’inclusion régulière d’éléments directement issus du monde du vivant comme dans la sculpture d’une femme allongée, modelée en plâtre, dont la tête est décorée d’un bouquet de fleurs séchées.

Le recours à des formes végétales est récurrent dans la démarche de Morgan Courtois qui, après avoir exercé pendant quelque temps le métier de jardinier, continue de s’inspirer des lois, du rythme et du mode de fonctionnement des plantes pour établir une correspondance entre ses sculptures et les organismes fixes tels que les végétaux qui survivent grâce à des tactiques d’adaptation qui génèrent une évolution très lente et invisible à l’œil nu. Plasticien naturaliste, Morgan Courtois s’appuie sur des lectures scientifiques, pour renvoyer une vision poétique et affective du monde.