L’exposition « À la lumière » au FRAC Occitanie Montpellier rassemble quatre vidéos d’Ismaïl Bahri, Claude Cattelain, Jesper Just et Adam Vačkář dont le point commun est le corps en action, moteur du regard qui reproduit le pouvoir créateur de la lumière.
« À la lumière » : quatre vidéos autour du corps et de la vision
Le titre de l’exposition, « À la lumière », peut s’interpréter de deux façons : selon l’expression « à la lumière de », il donne à la lumière le sens de ce qui permet de révéler et de comprendre les choses et les autres et n’en fait alors qu’un élément conditionnant la visibilité de ce qui existe ; mais il peut aussi s’entendre comme une dédicace à la lumière en tant que force propre, élément infini qui ignore la limite des corps.
L’exposition réunit quatre vidéos qui mettent en scène des corps en action, le mouvement global de l’organisme étant ici relié à une de ses activités, le regard, lui-même moyen de reproduction du pouvoir de la lumière qui consiste à faire le lien entre l’extériorité et l’intériorité des êtres. La vision est l’outil nous permettant d’agir et de réagir vis-à-vis de ce qui nous dépasse.
Vidéos d’Ismaïl Bahri, Claude Cattelain, Jesper Just et Adam Vačkář
La vidéo From Sand to Dust de Claude Cattelain capte la performance la plus longue réalisée par l’artiste : filmé pendant 3 h 57 sur une plage, celui-ci marche sur place en creusant le sable sous ses pas, tandis que le jour décline. Il finit par disparaître peu à peu la nuit tombante rendant invisibles les derniers instants de l’ensevelissement. Les pieds de Claude Cattelain le guident la certitude de sa vision, dans une évocation biblique de la mort. Chez Jesper Just, dans la vidéo What a Feeling, la vision surgit par le biais de projecteurs bleus balayant un espace incertain, soulignant ainsi que la lumière est ce qui crée et que c’est à notre regard de reproduire cette prouesse.
La vidéo d’Adam Vačkář, Slap, montre un visage recouvert de poudre blanche, giflé de façon répété, chaque gifle créant autour de la tête un nuage blanc de formes variées, symbolisant notamment le surgissement de figures nouvelles à travers le corps ou des images de l’esprit. Les trois vidéos de la série Revers d’Ismaïl Bahri montrent l’artiste froissant et défroissant à plusieurs reprises une page imprimée jusqu’à ce que ne demeure qu’une feuille froissée et blanche. A travers ce processus s’opère l’effacement de l’imagerie de la société de consommation pour retrouver la réalité sensible des pages de papier et de l’encre, ainsi que le vide nécessaire au déploiement de l’imaginaire.