Communiqué de presse
Isa Melsheimer
Isa Melsheimer
Isa Melsheimer présente, pour sa troisième exposition personnelle à la Galerie Jocelyn Wolff, un projet autour de l’architecte Le Corbusier (1887-1965) et sa relation avec un collectionneur parisien du début du XXe siècle, Charles de Bestégui.
Dans le Paris des années 20, Charles de Bestégui, fervent admirateur du surréalisme, demande au Corbusier de réaliser un appartement qui n’aurait pour objet que d’accueillir des soirées festives. A l’inverse de son commanditaire, l’architecte ne s’intéresse que peu au surréalisme.
Le résultat: un appartement proche de l’avenue des Champs-Elysées qui n’a pas de toit et dont le séjour est ouvert directement sur le ciel, et dont la cheminée est le seul mobilier. Les murs sont construits à une hauteur de 1,50 m, de sorte que la vue sur certains lieux devient parcellaire: on aperçoit la moitié supérieure de l’Arc de Triomphe d’un endroit donné; à un autre endroit, le muret réalisé par l’architecte laisse apercevoir le haut de la Tour Eiffel…
Les murs pouvaient se déplacer grâce à une commande électrique mais l’appartement lui-même ne possédait pas de lumière électrique, il fallait donc s’éclairer à la bougie. Cet appartement n’existe plus aujourd’hui.
Isa Melsheimer souhaite rendre compte à travers cette exposition, de la relation étrange qui a uni les deux hommes le temps de ce projet. A travers des médiums très différents, béton, broderie, gouache, l’artiste a souhaité mettre en avant un résultat plutôt surprenant car l’appartement réalisé par Le Corbusier est proche d’une installation surréaliste.
Deux sculptures en béton recréent deux points importants du «toit-jardin»; une sculpture au sol, à la cire, est réalisée à partir de bougies brûlées, soir après soir et façonnée par le vent, comme un rappel des soirées passées à s’éclairer à la bougie.
Sur un foulard «Paris», acheté dans une boutique de souvenir, Isa Melsheimer a réalisé une broderie de la carte de Paris, allusion au Corbusier et sa vision schématique et naïve sur la ville.
Dans la seconde salle, en descendant la marche, l’artiste a souhaité créer une ambiance plus intime. Un oiseau, perché sur une tige de verre, se tient près du mur, seul «occupant» de ce que fut l’appartement.
Deux grandes broderies, kitsch, reprennent le détail de la vue que l’on avait depuis le toit de l’appartement sur la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe, et recréent ainsi une mise en situation dans l’espace.
Les gouaches accrochées au mur font resurgir de manière étrange plusieurs détails architecturaux de l’appartement, tels que l’escalier.