L’exposition « Iron Man Lives Again ! » au Centre Régional d’Art Contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, à Sète, réunit toutes les facettes d’un projet de Nicolas Fenouillat autour de la musique : une performance, des photographies, une vidéo et des sculptures.
Une performance métaphorique et théâtrale
Le titre de l’exposition, « Iron Man Lives Again ! », fait référence à la chanson «Iron Man » du groupe Black Sabbath qui se trouve au centre du projet métaphorique et théâtral de Nicolas Fenouillat. Entièrement revêtu d’une armure médiévale, semblable à celle de Lancelot du Lac, l’artiste joue des éléments du morceau de heavy metal. La performance tente de prouver de façon symbolique que l’homme de fer revit (Iron man lives again).
Nicolas Fenouillat ne reprend du morceau original que les solos de batterie et plus précisément ceux qui servent de transition en des fragments musicaux plus longs. En isolant ces parties de batterie, l’artiste rend méconnaissable la composition dont elles sont tirées. Mais surtout, il privilégie les moments de cette composition qui laissent une plus grande liberté au batteur, musicien dont le rôle se réduit habituellement à soutenir les autres.
La métaphore théâtrale interprétée par Nicolas Fenouillat souligne le caractère extraordinaire du combat que livre un batteur de heavy metal, emprisonné dans sa lourde carapace de cuir, contre son instrument, pour en tirer la puissance et le dynamisme propres à cette musique.
De la performance aux sculptures, de la création musicale à la création plastique
Une série de photographies en noir et blanc et une vidéo retracent les performances de Nicolas Fenouillat, évoluant en armure et muni d’une grosse stéréo portable, notamment dans la cour du Louvre, à Paris. Une sculpture intitulée Néon reconstitue en tubes lumineux une partition tracée à la règle et au stylo puis agrandie. La lumière vibrante des néons transmet aux lignes de la partition leur tremblement.
Une série de sculptures intitulée Paires de Baguettes rejoint plus directement le travail de plasticien de Nicolas Fenouillat. Elle résulte d’un rituel instauré par l’artiste : chacune de ses baguettes usées est placée dans un moule en sable chauffée au feu, puis du bronze est coulé dans l’espace laissé par les baguettes brûlées. Les sculptures ainsi créées sont comme le fruit d’un processus alchimique qui permet de figer la mémoire matérielle d’un jeu de batterie et les différentes étapes de son parcours musical.