Véronique Ellena
Invisibles
Depuis les débuts de son travail photographique, Véronique Ellena porte un regard attentif et humaniste sur les hommes comme sur les lieux. Elle s’intéresse aux interactions entre les êtres, le quotidien, les choses et la nature.
La spiritualité du sujet envisagé (paysage, nature morte, portrait…) est révélée par la simplicité de son approche. Cette série «lnvisibles» renvoie à plusieurs questionnements dans son oeuvre: la place de l’homme dans la société et dans la cité, l’environnement et sa symbolique, l’empathie avec les êtres.
Véronique Ellena a initié ce travail à Rome, en 2009, suite à son séjour à la Villa Médicis. Elle photographie les sans-abris à l’aube, allongés sur les parvis, sous le porche des églises, au pied de monuments: formes imprécises, voire mystérieuses, qui semblent appartenir au corps de la ville, à sa minéralité. Ces présences reposent dans le calme et la douceur, mais aussi dans la solitude de ce moment entre nuit et jour.
Nous pourrions dans un premier temps ne percevoir que la sublime beauté de l’architecture. Mais Véronique Ellena nous parle d’autre chose: de la place de certains hommes dans ce monde, qui sont là mais que nous ne voyons pas –ou plus. Il s’agit ici de regarder ce qui ne se regarde pas, ce qui est insoutenable, mais sans pathos ni misérabilisme.