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Invisible Labyrinth

15 Sep - 14 Nov 2005

Dans un labyrinthe invisible aux murs virtuels, le visiteur guidé par un dispositif infra-rouge devient le médium même de l’oeuvre. Cette exposition revisite la dématérialisation de l’oeuvre, caractéristique de l’art minimal. Une réflexion sur la modularité de l’espace et sur un dialogue entre les oeuvres et le spectateur, qui remet en cause les habitudes muséales.

Communiqué de presse

Jeppe Hein

Invisible Labyrinth


L’Espace 315 du Centre Pompidou/Musée national d’art moderne invite l’artiste danois Jeppe Hein à réaliser un projet inédit qui revisite, de manière ludique, la dématérialisation de l’oeuvre d’art caractéristique de l’art minimal.

Il s’agit d’un labyrinthe virtuel, invisible. L’espace est donc vide et le visiteur ne voit rien. Pourtant, quand il tente de traverser, il se heurte à des impasses. Un dispositif qui capte les ondes infrarouges va lui permettre de trouver son chemin qui change tous les jours selon les six labyrinthes différents dessinés par l’artiste. Devenu médium même de l’oeuvre, le visiteur effectue une sorte de danse dans l’espace vide accomplissant ainsi, à travers l’expérience, l’oeuvre elle-même.

Objets épurés et géométriques ou bien installations discrètes et ludiques, les interventions de Jeppe Hein se placent à la fois dans une continuité de la tradition de la sculpture minimaliste, et en même temps en prennent le contre-pied dans la mise en place d’un dialogue incongru entre les oeuvres et le spectateur.
Son travail, très proche d’une réflexion architecturale, s’applique à démontrer la modularité de l’espace, en le construisant et en le déconstruisant.

Les oeuvres de Jeppe Hein reposent sur un principe selon lequel le regardeur peut modifier l’oeuvre par l’expérience qu’il a de celle-ci. Le spectateur peut servir de catalyseur de plusieurs façons. On peut citer des oeuvres où c’est la présence même d’un visiteur qui met en marche des objets apparemment inanimés et déclenche un fonctionnement surprenant. À l’inverse, certaines oeuvres ne s’animent qu’en l’absence du public. Jeppe Hein exploite ainsi le potentiel déceptif de l’oeuvre d’art, repoussant avec humour les limites de l’art conceptuel.
Toujours liées à la situation dans l’espace, les oeuvres de Jeppe Hein troublent l’environnement et le rapport à celui-ci. L’artiste s’inspire directement de l’environnement spatial in situ.
Le terme «intervention» semble donc juste pour désigner les oeuvres de Jeppe Hein, puisqu’elles introduisent un élément perturbateur dans des espaces neutres (galeries, musées) ou bien dans des lieux où le passage est quotidien, des lieux publics.
Certaines oeuvres sont si discrètes qu’elles se confondent avec les dispositifs muséaux. Si ces objets obéissent au principe formel de l’effacement de l’auteur issu de l’art minimal et conceptuel, ils ne sont pourtant pas désignés comme oeuvre d’art, jusqu’à ce qu’ils soient activés innocemment par le spectateur. Celui-ci les fait exister en tant que tels, ce qui rejoint la tradition duchampienne.
Si l’art conceptuel livre une réflexion critique sur le lieu d’exposition, Jeppe Hein, lui, semble plutôt jouer avec les codes de l’utopie du «cube blanc», dans le but de déstabiliser les habitudes muséales des spectateurs.

Jeppe Hein
Né en 1974 à Copenhague (Danemark), il a étudié à la Royal Academy of Arts de Copenhague et à la Hochschule für Bildende Künste de Francfort.
Il vit et travaille à Berlin.

Catalogue
Jeppe Hein, sous la direction de Christine Macel
Collection Espace Trois-cent-quinze
Editions du Centre Pompidou
Format 17 x 22 cm, 80 pages, 50 ill. couleurs
Bilingue français / anglais
Prix : 18 euros

critique

Labyrinthe invisible

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