Hicham Berrada, Eduardo Kac, Lorenzo Pagliei, Michel Paysant, Stéfane Perraud, Raphaël Siboni, Fabien Giraud, Gerda Steiner, Jorg Lenzlinger.
Invisible & Insaisissable
Pour son ouverture de saison, le Centre des arts s’intéresse à l’infiniment petit. Intervenant dans le cadre de l’Année Internationale de la Chimie, Invisible & Insaisissable est une exposition au format inédit qui propose, à travers une collaboration entre 9 artistes et 20 chercheurs, un regard sur les nanosciences.
Les nanosciences constituent aujourd’hui un domaine de la recherche scientifique à caractère fortement pluridisciplinaire: chimie, biologie, physique, médecine, sciences de la matière se complètent en une dynamique de pensée collective qui explore, comprend et tente de maîtriser l’échelle nanoscopique. Issue du projet OpenLab, cette exposition se situe dans le contexte très général d’ouverture des nanosciences au sein de la société. Il se concentre, en particulier, sur l’apport, souvent mis à l’écart par les non-spécialistes, de la chimie aux nanosciences. Le projet vise à impliquer l’art contemporain, dans ses formes les plus variées : aide à l’expression, transfert des connaissances et catalyseur au débat.
L’ouverture des laboratoires, d’où le nom du projet, est un point essentiel synonyme d’envie de communication et de transparence. Cette approche permet de communiquer de manière efficace sur une thématique aussi complexe et controversée. Du point de vue de la création artistique, ce projet offre un nombre important de perspectives nouvelles aux artistes dans le domaine de la chimie et en relation avec les nanosciences.
Initié par un chercheur CNRS (Niki Baccile) et une critique d’art (Margherita Balzerani), le projet OpenLab — en collaboration et en coproduction avec le Centre des arts — a permis aux artistes et aux chercheurs de travailler ensemble, d’échanger des expériences et des connaissances respectives pour donner naissance à de véritables oeuvres mais aussi d’échanger des expériences de recherche développées et réalisées ensemble.
Ainsi depuis le mois de janvier 2011, les collaborations ont été développées entre artistes et chercheurs en vue de produire des oeuvres inédites. Au fil des rencontres, artistes et chercheurs ont trouvé un lieu d’entente où faire cohabiter la créativité de l’artiste avec celle du chercheur, où permettre aux compétences en termes de recherche scientifique d’aider au développement de l’idée originale de l’artiste. L’artiste s’est approprié une partie du domaine scientifique et, parfois, en a adapté son contenu à la forme de l’oeuvre.
Pour sa réalisation, le laboratoire de recherche s’est transformé en atelier, tout en se confondant avec ses activités quotidiennes. Parfois, les artistes ont collaboré avec plusieurs laboratoires et plusieurs chercheurs à la fois. L’exposition est issue de cette double opportunité, d’une part pour l’artiste d’accéder à des matériaux autrement inaccessibles et pour le chercheur, d’appréhender différemment la science par l’impulsion esthétique. Ces oeuvres/expériences sont
l’occasion d’envisager les nanosciences comme territoire d’exploration créatif et permettent à travers cette exposition d’aborder différentes dimensions formelles: olfactive, sonore, fictive, visuelle et cognitive.