L’exposition « Inventeurs d’aventures » à la Villa Arson de Nice s’intéresse à la possibilité de créer de nouveaux objets et récits dans un monde où tout semble avoir déjà été dit ou fait. Les œuvres de près de trente artistes contemporains, installations, sculptures, dessins, vidéos et photographies, témoignent de la nécessité de transmettre et de déconstruire les récits.
Les artistes contemporains, des inventeurs d’aventures
L’exposition constitue le deuxième volet d’un programme lancé par L’Ecole(s) du Sud, le réseau des écoles supérieures d’art de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Monaco, après un premier volet inauguré en août à la Friche La Belle de Mai, à Marseille. Le programme « Inventeurs d’aventures » vise à faire connaître le dynamisme et la richesse de la recherche artistique en Méditerranée.
L’enjeu de l’exposition est de montrer que, dans une époque marquée par la fin des utopies, des avant-gardes et des grands récits, la position de l’artiste consiste à dépasser l’incitation à ne pas ajouter davantage de mots, d’images ni d’objets dans un monde qui en est déjà rempli. Les artistes sont portés par l’idée que toutes les voies n’ont pas encore été explorées et que tous les espoirs ne sont pas taris : ils sont des inventeurs d’aventures.
L’exposition réunit des installations, sculptures, dessins, vidéos et photographies dont le point de départ est la nécessité de transmettre et de déconstruire les récits.
 Vingt-deux œuvres dont la plupart a été réalisée spécialement pour le programme « Inventeurs d’aventures » investissent la Villa Arson en exploitant son architecture labyrinthique.
Les inventeurs d’aventures transmettent et déconstruisent les récits
L’installation Séjour #1 du duo La Balnéaire, composé de Chloé Angiolini et Élodie Castaldo, ouvre l’exposition par un dispositif qui en offre une lecture globale en rassemblant les multiples récits proposés par les artistes, ainsi que ceux imaginés par les médiateurs et par le public. Le film photographique de Robin Lopvet intitulé Tout doit disparaître fait se succéder pendant soixante-huit minutes des paysages urbains qui se construisent, se déconstruisent et se reconstruisent, dans des jeux de glissements, de correspondances et de bricolage ludique.
Dans l’installation Gutters d’Anna Tomaszewski, un ensemble de gouttières renferme des fragments de matière comme de l’argile ou des poussières de métal en cours de décomposition. Une loupe permet de les observer et génère un effet de disproportion, comme si ces fragments allaient s’échapper de leurs contenants. Une composition sonore diffusée dans chaque tuyau renvoie aux éléments qui s’y trouvent, achevant de donner à l’ensemble l’aspect d’une chimère insaisissable.