Michel HuelinÂ
Invasive Species
Michel Huelin imagine, logiciels à l’appui, des configurations qu’il nomme Invasive Species, polymorphes, proliférantes. Ces nouveaux travaux sont des images élaborées par ordinateur en haute définition. Elles sont impressionnantes, d’une volumétrie qui confine parfois au trompe-l’oeil.
Paradoxalement, leur facture est parfaitement lisse. Huelin s’inspire de la technologie numérique la plus poussée — celle des écrans tactiles réagissant aux plus légers effleurements — pour composer des univers d’une profondeur vertigineuse sur des supports d’une extrême finesse. Diversity, le grand mural qu’il vient de réaliser pour le nouveau bâtiment de l’Université de Genève (Sciences III) n’a pas plus d’épaisseur que la pellicule d’un film et donne l’impression de flotter dans l’espace.
«Aujourd’hui, remarque-t-il, on est dans la manipulation complète. Les mutations, les catastrophes naturelles, les anomalies s’enchaînent dans une sérénité trompeuse.» Partant d’une réflexion sur la situation des organismes génétiquement modifiés, Huelin ne cesse de brouiller les pistes, de proposer ses propres visions hybrides — Phyllotaxis est ainsi constitué d’un entrelacs d’éléments végétal et animal — mêlant le naturel et le virtuel, le plausible et l’irréel, l’ironie mais aussi l’oppression. «Le virtuel, remarque encore Huelin, est un outil formidable pour parler du réel et de ses contraintes».
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Marguerite Pilven sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Michel Huelin, Invasive Species