Communiqué de presse
Patricia Erbelding
Interstate
Patricia Erbelding a voyagé entre 2001 et 2005 au Texas, au Nouveau Mexique, en Arizona, en Californie et dans le Nevada (Death Valley). Depuis la route, elle a photographié architectures et paysages, souvent à proximité de frontières entre deux états.
Aucune présence humaine sur les photographies, comme si les lieux avaient été désertés. Ou peut-être gagnés par le désert qui se devine au-delà de chaque route, chaque bâtiment. Des constructions qui disent le goût de l’artiste pour ces stations-service, motels, restaurants, bars ou bowlings situés en bordure des routes américaines; vestiges d’une architecture qui s’est développée dans les années 50 et 60.
Inspirée de l’esthétique de la voiture tout autant que du vaisseau spatial, la Googie architecture mêle formes aérodynamiques et couleurs clinquantes devant attirer l’œil des automobilistes. Aujourd’hui, ces lieux se trouvent marqués par la patine du temps. Patricia Erbelding, par son regard de plasticienne, laisse parler les matériaux: ceux qui se dégradent avec le temps et le renoncement des hommes ou qui se révèlent, plutôt, lorsque les peintures s’écaillent, se rouillent. Une vie perdure alors. Indépendante.
«Interstate» saisit ce présent tout éphémère entre le déjà plus d’un passé qui nous renvoie à l’univers cinématographique du road movie et le pas encore tout à fait abandonné d’un futur qu’on imagine en vaste no man’s land.
La série «Interstate», tel un work in progress de cinq années, est le résultat de toutes ces routes parcourues sillonnant différents états des Etats-Unis, différents états d’esprit. Une forme d’errance.
Une monographie de l’artiste, L’Etat des métamorphoses, avec des poèmes de Tita Reut est parue aux éditions ART inprogress en 2005, ISBN: 2-35108-002-5, 35 €.