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Internet et globalisation esthétique

L’avenir de l’art et de la philosophie à l’époque des réseaux. Cet essai vise à montrer comment la technologie moderne, du début du XXe siècle à nos jours, - et surtout la virtualité qu’elle induit à travers tous les réseaux de communication internationaux – est partie prenante de notre appréhension et de notre compréhension contemporaine de l’esthétique.

— Éditeur : L’Harmattan, Paris
— Collection : Ouverture philosophique
— Année : 2003
— Format : 21,50 x 13,50 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 126
— Langue : français,
— ISBN : 2-7475-5188-1
— Prix : 22,90 €

Présentation
par Mario Costa (p.7-9)

Ces vingt dernières années nous avons essentiellement travaillé autour de deux notions, actuellement largement connues et pratiquées, celles de l’«esthétique de la communication» et du «sublime technologique». Ce sont des notions avec lesquelles nous avons voulu, d’une part, indiquer le chemin sur lequel, à notre avis, l’expérimentation se serait résolument acheminée, d’ici quelques années, après l’épuisement des derniers efforts de revitalisation du système/marché de l’art et, d’autre part, attirer l’attention sur la nécessité de préparer pour l’esthétique un nouvel équipement d’instruments théoriques, en mesure de se substituer à l’appareil traditionnel dont les catégories sont, à notre avis, désormais inutilisables et obsolètes.

Au début des années 1980, l’«esthétique de la communication», ayant perçu l’esprit du changement, essayait d’en tirer les implications esthético-artistiques : les nouveaux instruments de la communication en tant que protagonistes et en tant que fondement de la post-modernité, la communication technologique et la simultanéité à distance en tant que facteurs de base actifs dans le changement de la sensibilité, la nécessité de détourner sur eux l’expérimentation artistique et d’élaborer une théorie esthétique parallèle.

En réalité, il y avait eu, déjà dans les années 1970, des expériences, menées par des artistes américains et anglais, qui partaient de cette intuition, mais ils la concrétisaient toutefois par des événements irréfléchis et banals : ils utilisaient les technologies de la communication à distance afin de réaliser des connexions auxquelles ils attribuaient une valeur artistique simplement parce qu’elles étaient mises en œuvre par des artistes et, en établissant une sorte de cercle vicieux, ils se considéraient des artistes parce qu’ils faisaient des connexions.

À notre avis, c’était la connexion en elle-même qui aurait dû inclure et montrer une suggestion esthétique, ce qui signifiait qu’il fallait aussi modifier profondément la notion de l’art et celle de l’esthétique, car pour faire cela il aurait fallu déborder dans des domaines étrangers à l’art et, en appelant une nouvelle intentionnalité de type esthético-épistémologique, souligner, par exemple, certains aspects particuliers de la communication technologique, du nouvel espace et du nouveau temps qu’elle dévoile, des nouveaux équilibres sensoriels qu’elle allait configurer, et ainsi de suite.

Mais déjà dans la moitié des années 1980, l’«esthétique de la communication» sollicitait une plus large théorie, non plus seulement esthétologique mais plus généralement philosophique, dans laquelle s’inscrire et de laquelle recevoir sa signification ultime.

C’était alors vers l’essence menaçante et exorbitante des nouvelles technologies du son, de l’image, de la communication, de l’écriture, de l’intelligence, de la manipulation du corps, que la réflexion se tournait et, en cherchant une fois de plus à tirer les implications esthétiques de l’excès technologique du post-moderne, elle pensait quitter manifestement la dimension esthétique de l’art afin de s’ouvrir à cette autre dimension, certainement esthétique mais foncièrement différente de la première, qui est le «sublime» ou, mieux, à la forme post-moderne du sublime que nous avons appelée le «sublime technologique».

Ce livre s’inscrit dans ces problématiques en les reprenant et en les élaborant en fonction des événements qui ont marqué ces dernières années et surtout en fonction de l’arrivée des «réseaux» et d’«Internet», des technologies que nous avions pressenties et considérées comme réelles et efficaces déjà à partir de 1983.

Les textes publiés dans ce volume sont tous inédits, sauf le chapitre IV, Pour une nouvelle esthétique, qui reproduit la communication que j’ai faite à PISEA (International Symposium of Electronic Art) qui a eu lieu à Paris en décembre 2000 et qui est actuellement disponible «on line» sur le site Internet de Leonardo/OLATS, et le chapitre VII, Paysages du sublime, une contribution parue récemment en langue française (traduite par Marie-Claude Vettraino-Soulard) dans la Revue d’esthétique (Paris, n°39, 2001), et que j’ai voulu publier ici car elle représente mon dernier apport à la notion de «sublime technologique» et l’introduit parfaitement.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions de L’Harmattan)

L’auteur
Mario Costa, auteur en Italie d’une vingtaine de livres, est professeur d’esthétique et de méthodologie de la critique dans les universités de Salerne, de Naples et de Nice. Il a proposé des interprétations philosophiques de nombreuses avant-gardes historiques et, depuis vingt ans, il s’attache à étudier tout particulièrement les retombées esthétiques et philosophiques des nouvelles technologies de la communication.

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