Communiqué de presse
Isabelle Arthuis, Francesco Finizio, Julie C. Fortier, Sébastien Vonier
Interfaces
Conçue comme une suite à l’exposition «Dialogues» (10 novembre 2007 – 6 janvier 2008), «Interfaces» adopte le même parti pris sélectif et prospectif, invitant quatre artistes d’expressions et d’horizons divers à investir les espaces du Quartier.
Trois d’entre eux, Isabelle Arthuis, Julie C. Fortier et Sébastien Vonier, sont représentés dans la collection du Frac Bretagne ; quant à Francesco Finizio, récemment installé dans le Finistère, il propose ici une première exposition personnelle en Bretagne.
Comme à l’accoutumée, la configuration du centre d’art donne à chaque artiste la possibilité de réaliser une exposition personnelle, d’articuler librement leurs oeuvres dont certaines produites pour l’occasion. Ce qui les réunit, c’est un regard porté sur le monde puis mis en partage par le biais d’un langage plastique dont la maîtrise – en dépit de leur jeunesse, est évidente. Malicieusement ils ont choisi d’inscrire au milieu du parcours, dans un espace réduit, le lieu de leur exposition collective.
Francesco Finizio ouvre la manifestation avec une méditation sur l’identité à partir de la figure de Michael Jackson. Un sujet à observer à bonne distance selon l’artiste qui, à cet effet, propose un dispositif de déambulation spécial, un promenoir faisant le tour de la salle, elle-même recouverte d’une couche de terre pour devenir, littéralement mais non moins paradoxalement, un terrain d’étude.
La seconde salle accueille la double proposition de Sébastien Vonier, qui recourt, pour une oeuvre nouvelle et de grande envergure, à l’un des éléments de son vocabulaire plastique, la main courante. Celle-ci se déploie dans l’espace comme le dessin aérien d’un mésusage. Au mur, Vertice Anayet, formalise une synthèse entre paysage et peinture abstraite.
La salle de Julie C. Fortier fait irrésistiblement penser à une scène ouverte, où les différents éléments, la voiture surmontée d’un rocher, la projection vidéo et la photographie (Blow Up) sont comme en attente d’un scénario dont le visiteur serait le protagoniste. Jouant sur des registres variés voire éloignés, du burlesque débridé au dépouillement des paysages calmes et vides du Grand Nord, l’artiste construit un monde à part, propice à l’imaginaire.
Dans un corpus photographique qu’elle constitue depuis les débuts de son travail, Isabelle Arthuis a fait le choix de quarante et une images dont le principe sélectif est celui de la couleur. Pour permettre une circulation du regard fluide et continue, l’artiste a imaginé de les présenter comme des affiches sur une surface courbe, sans début ni fin, dans une sorte d’accrochage en boucle.
La succession de ces quatre monographies produit un parcours contrasté et dynamique dans lequel potentiellement des relations, voulues ou fortuites, se nouent, «Interfaces» signifiant à la fois ce qui sépare et ce qui réunit. L’exposition n’est-elle pas aussi l’interface, cet espace-temps privilégié où l’artiste et le public se rencontrent là où les oeuvres ont lieu ?