L’exposition des installations du duo Brognon-Rollin et de Claire Williams au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris est prolongée jusqu’au 28 juin pour la première et jusqu’au 14 juillet pour la seconde. Deux œuvres qui, l’une et l’autre à leur manière transforment des éléments invisibles en objets visibles pour mieux rendre perceptible le monde dans lequel nous vivons.
Le duo Brognon-Rollin révèle un état d’urgence permanent
L’installation Nous allons observer une minute de silence du duo Brognon-Rollin a été conçue au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et inspirée par un épisode vécu par les artistes trois jours après, à la terrasse d’un café : « Pendant que la ville s’agitait autour de nous, la serveuse s’approcha doucement et nous dit “Nous allons observer une minute de silence” ». Cette phrase et ce recueillement solennel sont aujourd’hui devenus un leitmotiv quasi permanent, symbole de l’état d’urgence dans lequel nous vivons depuis plusieurs années. Traduite en plusieurs langues et codée selon l’écriture sténo, elle a été figée en sculptures de néon bleu qui l’inscrivent comme une amère prière laïque dans le présent.
Claire Williams révèle des fréquences inaudibles
L’installation Chants magnétiques de Claire Williams repose également sur la transformation de l’invisible au tangible. Des ondes radio de fréquences VLF ou ELF, c’est-à-dire de très basse et d’extrêmement basses fréquences captées en direct par une antenne à Todmorden, au Royaume-Uni, ont été traduites en infrasons puis rendues visibles par un ensemble de sculptures faites de verre, de cuivre et de boules aimantés. Ce dispositif rend ainsi palpables des variations électromagnétiques créées par des tremblements de terre, des aurores boréales ou encore des orages. L’installation de Claire Williams permet ainsi de percevoir les infimes vibrations qui nous entourent et nous traversent à tout moment.