L’exposition « Information Fiction Publicité » à la galerie Perrotin présente un ensemble de réalisations du collectif Information Fiction Publicité qui, jusqu’en 1994, a occupé une place importante dans le champ de l’art contemporain en interrogeant les notions d’auteur, de représentation, d’exposition, de diffusion et de médiatisation de l’art.
Information Fiction Publicité : un nouveau champ théorique de réflexion sur l’art
En 1984, l’entité Information Fiction Publicité, est fondée par Jean-François Brun, Dominique Pasqualini et Philippe Thomas. Pendant dix ans, entre collectif artistique agence et marque, l’ensemble générera un œuvre qui aura un impact majeur sur l’art des années 1980 mais aussi, au-delà , sur l’ensemble de l’art contemporain jusqu’à aujourd’hui.
Les trois termes adoptés par le collectif, Information Fiction Publicité, ont été choisis en tant qu’emblème, au terme d’une réflexion et d’un diagnostic de ce qui constitue l’art, à savoir, selon Jean-François Brun et Dominique Pasqualini, « une affaire d’information, de fiction et de publicité ». Ces trois notions ont permis au collectif de circonscrire un nouveau champ théorique à partir duquel envisager une réflexion sur l’art.
Information Fiction Publicité interroge l’art lui-même et ses conditions de monstration
Les œuvres d’Information Fiction Publicité se composent toutes de trois éléments essentiels : le logo du collectif formé par ses initiales « IFP », apposé sur des sculptures et des caissons lumineux, des vues du ciel et des publicités de diverses formes.
Le ciel est en effet un motif récurrent et emblématique du collectif : il s’impose donc naturellement au fil du parcours d’exposition, comme une présence à la fois séduisante et rassurante. L’installation Ciel, station, réalisée en 1988, est une série de dix caissons lumineux en suspension et disposés de façon symétrique qui montrent un ciel traversé de nuages. Entre évocation de la vision qu’offrirait la fenêtre d’un train et celle de photogrammes, l’œuvre renvoie une beauté artificielle qui semble appauvrir toutes les significations symboliques, philosophiques ou spirituelles dont le ciel a été chargé au fil de l’histoire.
L’œuvre intitulée Grande surface forme une ironique illustration de la théorie de Marcel Duchamp sur le fait que le spectateur vient parachever l’œuvre. Une large peinture murale verte monochrome s’étend dans les mêmes proportions qu’un panneau publicitaire. Dans son coin inférieur droit est inscrit en blanc le logo du collectif et juste à côté, un strapontin de cinéma attend qu’un spectateur s’y assoit et active ainsi pour les autres l’étendue verte.