Catherine Armendariz
Inconscient Nocturne
Entre chien et loup, quand l’inconscient prend le pouvoir au milieu de la nuit, Catherine Armendariz, va chasser les paysages incandescents qui sommeillent aux extrémités des villes.
Chantiers navals, sites portuaires, environnements industriels et machineries, tout un monde de câbles électriques, de tuyaux multicolores, de plaques métalliques ou autres matériaux bruts, se met en scène.
A la lueur de l’éclairage urbain, baigné dans une étrange atmosphère, ces architectures et ces paysages qu’on ne saurait géographiquement situer, dévoilent leurs charmes et semblent prêts à s’animer. Ils dégagent une forme de chaleur et d’intimité dans lesquelles on est invités à plonger en douceur.
Parfois au loin, on discerne une cheminée qui fume, une camionnette, une ombre qui se détache. Les présences humaines ne sont jamais loin mais elles sont comme estompées dans ces panoramas. L’homme s’efface face à la puissance des constructions. Frontales, dépeuplées, offertes, ces photographies sont comme des fenêtres ouvertes sur notre inconscient nocturne.
L’artiste nous invite à déambuler sur des terrains en construction, des architectures en attente d’un scénario intime, des paysages en friche dont la profondeur de champ a quelque chose du décor de cinéma.
Les photographies de Catherine Armendariz sont les mystérieuses mises en scène d’une intrigue à construire, élément par élément, détail par détail. Ce sont les décors ambigus d’un film futuriste. Reste à chacun de l’écrire, selon ses propres créatures intérieures.