Marie Alberto Jeanjacques
Incanta
Attendre, appeler, invoquer jusqu’à ce qu’apparaisse. En creux, il y a ce déplacement entre ce qui est filmé et ce qui apparaît une fois l’image retravaillée. Par le dépouillement et l’insistance, approche un espace libéré de la contrainte métaphorique. Il s’y joue alors la question de l’émergence des formes, à ce point particulier où ce qui arrive s’échappe déjà .
Comment, après la disparition, retenir ce qu’il reste ? Quelle forme donner au vide, à l’absence, sans produire seulement un négatif ? Les mécanismes d’écriture oubliés, les mots surviennent, en abondance, autant pour leur son, leur graphie, si ce n’est plus, que pour leur sens. S’ils ne désignent pas, les mots ainsi assemblés dessinent une cartographie intérieure, une carte de Tendre revisitée, mais relevée de sensations, de voix, de ce qui a marqué le corps.