à suivre…
Galerie Schleicher+Lange
La Galerie schleicher+Lange ouvrira ses portes le 17 septembre 2004 à Paris, dans le quartier du Marais, avec l’exposition « à suivre…». Julia Schleicher et Andreas Lange, les directeurs de ce nouveau lieu d’art contemporain à vocation internationale, vont présenter des oeuvres issues d’une grande diversité d’expressions artistiques, qui ont toutes pour dénominateur commun la remise en question des conventions conceptuelles et esthétiques.
Le public y découvrira des jeunes artistes prometteurs ainsi que des plasticiens ayant déjà un statut international, mais dont le travail n’a jamais été présenté en France. Cette jeune galerie attache une importance toute particulière à la collaboration et à l’échange, aussi bien avec les artistes qu’avec les conservateurs et les lieux artistiques du monde entier. Conçue comme un espace d’expérimentation et de dialogue, la galerie invitera également des commissaires étrangers à présenter des expositions. De plus, une série d’événements et de projections seront organisés en parallèle.
Julia Schleicher et Andreas Lange sont originaires de Berlin. Ils ont choisi de s’installer à Paris après avoir passé sept ans à Londres. Ils sont tous les deux diplômés de l’University Of The Arts de Londres. Julia Schleicher a travaillé dans de nombreuses galeries et a collaboré à plusieurs manifestations artistiques. Andreas Lange a créé themepark, un magazine d’art et de culture contemporaine, dont il était éditeur et rédacteur en chef.
« à suivre… » avec Franziska Furter, Philipp Goldbach, Arunas Gudaitis
L’exposition d’ouverture de la galerie réunit trois jeunes artistes dont le travail est présenté pour la première fois en France :
Franziska Furter Ses dessins monumentaux jouent avec les oppositions qui obligent le spectateur à constamment ajuster son point de vue. Les masses noires compactes coexistent avec des structures fragiles. La Galerie schleicher+lange présente une de ses «explosions» à grande échelle (Can’t take my eyes of you II, 560×220 cm), qui semble surgir des murs mêmes de la galerie. Construite sur le modèle des explosions dans les bandes dessinées, l’image semble exploser et imploser en même temps. Les formes subissent une métamorphose constante qui va de la représentation de la destruction la plus totale à l’émergence de délicates entités organiques.
Philipp Goldbach
Ses photographies de tableaux noirs, prises dans le département de philosophie de l’Université de Cologne, s’inscrivent dans la tradition de la photographie « objective » tout en gardant une forte composante poétique. Les images fixent en effet un «entre-deux», un état intermédiaire où les formes abstraites tracées sur les tableaux font à la fois référence à la transmission d’un savoir et à la collision des diverses pensées que ce savoir a provoquées. Les strates de temps sont symboliquement superposées, comme le sont les strates des concepts culturels et philosophiques. Goldbach ne se limite pas à la photographie. Il est également vidéaste, créateur d’installations et auteur de performances.
Arunas Gudaitis
Il utilise plusieurs techniques, dont le dessin, la photographie, la vidéo et la performance. Son œuvre est axée sur les concepts d’appartenance et de séparation. La définition du moi dans le processus d’élaboration des frontières est un élément récurrent de son travail, et il l’explore aussi bien sur le niveau social et politique que sur le plan individuel. Dans sa vidéo, The Meeting Point (Le point de rencontre), filmée sur une période de plusieurs jours, on voit un groupe de jeunes hommes rassemblés en cercle, la nuit. La façon systématique avec laquelle ils se placent deux-mêmes, tous les soirs, selon un ordre immuable, fait penser à une danse rituelle. Les hommes se tiennent épaule contre épaule, se dandinent sans cesse d’un pied sur l’autre, et ne sont plus perçus que comme des silhouettes abstraites dans la nuit. Il semblent, consciemment ou inconsciemment, se dissocier peu à peu du lieu où ils se trouvent. Les bruits étouffés de la ville renforcent l’atmosphère lugubre créée par ce rituel d’autodiscipline que les hommes semblent s’imposer.