Gina Pane, Giancarlo Caporicci, Dieter Detzner, Julien Friedler, FRP2 (Filippo Piantanida, Roberto Prosdocimo), Rob de Oude, Régis Perray, Timothée Talard, Steve Veloso, Emmanuelle Antille, Gilles Balmet, Benoit Broisat, Rémy Marlot, Sylvain Rousseau, Adrien Vescovi.
Inauguration
Par Diane Amiel
Pour l’ouverture de son espace, Didier Gourvennec-Ogor livre une exposition collective qui réunit des artistes de générations différentes. Poétique et magique, et parfois troublante, elle propose de redécouvrir un panorama de choix esthétiques divers et de repenser des thèmes aussi différents que les relations humaines, le politique, le réel et ses métamorphoses mais aussi l’histoire de l’art, l’espace et l’illusion.
C’est en employant principalement la vidéo et un style lent où le dialogue est quasi-absent, qu’Emmanuelle Antille traite des questions relatives au double, à l’introspection, à la communication avec autrui. Prenant la famille comme terrain privilégié pour cette étude, elle réalise des oeuvres d’une très grande subtilité, oscillant entre le réalisme et l’onirisme, qui offrent à chacun d’entre nous une grande liberté d’interprétation.
Chez Filippo Piantanida et Roberto Prosdocimo (associés sous le nom de FRP2), c’est la figure enfantine qui semble accueillir le spectateur. Un choix néanmoins qui va certainement en incommoder certain(e)s. Car en effet, ces sujets qui posent apparemment très simplement, diffusent dans ces décors parfois chargés d’histoire, un certain malaise. Plongé dans les grandes «boites à remplir» de Rémy Marlot, le spectateur va ressentir à nouveau ce trouble. Ses images au format panoramique se refusent tout traitement direct du sujet. Le réel côtoyant la fiction, le photographe nous emmène alors dans un univers potentiellement menaçant, angoissant où la narration et la présence humaine se font rares.
Adrien Vescovi préfère jouer, s’amuser avec le réel. Le désir de comprendre le monde qui nous entoure, l’incite, non sans humour et poésie, à le triturer, le détourner, le décomposer et ce dans un souci de mieux l’appréhender. Aussi ses dessins d’une grande élégance, qui représentent par un manège désarticulé le monde ludique et féérique de l’enfance, brouillent-ils notre lecture de la réalité.
Quant aux paysages sensibles de Gilles Balmet, ils sollicitent notre capacité à imaginer. Composés à partir de taches plus ou moins diluées, de dripping et de pliages, ces oeuvres ne demandent pas uniquement à être vues mais à être interprétées, laissant ainsi place aux sentiments, aux états introspectifs, à l’invisible.
Benoit Broisat, Timothée Talard et Julien Friedler démontrent à travers leurs travaux une relation plus directe avec leur environnement, leur quotidien. Si Régis Perray et Gina Pane vont placer leur corps au centre de leur travail, l’oeuvre Stripe-Rake (Turin 1969) de cette dernière va paradoxalement effacer toute présence physique. Quant à L’artiste Régis Perray qui a pris le sol comme sujet de travail, il arpente depuis plus de 12 ans le monde muni de son balai.
Les travaux de Giancarlo Caporicci, Dieter Detzner et Steve Veloso s’axent principalement autour de la sculpture. Et enfin, si la composition des oeuvres picturales de Rob de Oude sont entièrement contrôlées par l’application de lignes droites, les motifs qui s’en dégagent en revanche sont illusoires. Crées par les effets de moiré qui apparaissent par hasard sur la surface des peintures, ils sont pour notre cerveau le produit des intersections des lignes droites.
Vernissage
Samedi 3 septembre