Carolyn Carlson
Inanna
On peut dire, sans trop se tromper, que l’Américaine sans frontières Carolyn Carlson est la chorégraphe de la femme par excellence: qu’elle se mette en scène autrefois dans Blue Lady ou Dark, qu’elle dirige les autres dans Signes ou Hidden, Carolyn Carlson convoque des mères, des sœurs, des amantes, des danseuses. Et parfois quelques hommes aussi!
Inanna montre ces femmes d’aujourd’hui, guerrières, séductrices, protectrices en résonance avec Inanna déesse aux multiples facettes du panthéon sumérien. Dans un décor de briques (signé Euan Burnet-Smith) et avec des poésies comme source d’inspiration, la chorégraphe multiplie les profils, ose une danse épurée par instants, lyrique par d’autres, incroyablement généreuse toujours. Dans cette ode à l’incarnation de l’être féminin, sept interprètes jouent l’harmonie des corps et des passions. Carolyn Carlson, au sommet de son art, donne alors des couleurs changeantes à sa chorégraphie, puisant en chacune les ressources nécessaires pour évoquer cette «énergie mystérieuse qui fonde tout ce que nous voyons dans le ciel, plissement du temps et de l’espace». Inanna est un spectacle fondateur, créé en 2005 pour l’installation au Centre chorégraphique national Roubaix de Carolyn Carlson. Cette offrande de beauté va désormais bercer les rives du Théâtre National de Chaillot.
Philippe Noisette
“Inanna this mysterious energy that arranges
everything we see in the sky, wrinkling time and space,
bending the light of our eyes, pass and bend, curves
in the reflection of a painted moon.
The endless curve of solitude completing love
She stood there on the river
and the whole wide sky plunged into her nakedness
leaving her to the moon of silvered unconcern,
gardenias and blood streaming down the waters”.
Carolyn Carlson
Inanna, énergie mystérieuse qui fonde
tout ce que nous voyons dans le ciel, plissement du temps et de
l’espace
courbant la lumière de nos yeux, passe et fléchit, ondule
dans le reflet d’une lune fardée.
L’arc infini de sa solitude accomplissant l’amour
Elle s’est tenue là, sur le fleuve
et toute l’immensité du ciel plongée dans sa nudité
l’abandonnant à la lune froide et argentée,
gardénias et sang entraînés au fond des eaux
Chorégraphie pour 7 femmes Hommage à Francesca Woodman
Chorégraphie: Carolyn Carlson
Musique originale: Armand Amar
Musiques additionnelles: Bruce Springsteen, Tom Waits
Lumière: Remi Nicolas
Scénographie: Euan Burnet-Smith
Costumes: Manue Piat assistée de Chrystel Zingiro
Masques: Monique Luyton
Avec: Chinatsu Kosakatani, Isida Micani, Sara Orselli, Sonia Rocha, Cristina Santucci, Sara Simeoni, Alessandra Vigna
Production Centre chorégraphique national Roubaix Nord-Pas de Calais /Atelier de Paris-Carolyn Carlson