Michel Blazy, Georges Boulard & Sebastien Vitre, Nina Childress, Roland Flexner, Jean-Francois Fourtou, Francois Loriot & Chantal Melia, Didier Trenet
Imago Mundi
« Comment Pantagruel couvrit toute une armée avec sa langue, et ce que l’auteur vit dans sa bouche »
À partir de cette mise en abîme du monde, proposée par Rabelais dans le chapitre 32 de Pantagruel, l’exposition collective présentée à Iconoscope évoque le rapport d’échelle permettant, encore aujourd’hui, de modéliser le monde.
Ainsi, de la Renaissance à notre époque contemporaine, de l’invention de l’imprimerie à l’explosion de l’Internet, les langages se spécialisent, la somme et la diffusion des connaissances deviennent telles qu’un seul individu ne peut avoir une vision universelle, et envisager l’homme dans sa globalité.
La distanciation par l’humour, la trivialité et la présence d’un être hors normes, le géant, nous permettent de relativiser les connaissances théoriques accumulées depuis la Renaissance. Issu de l’imaginaire collectif, ce géant peut être vu comme la transposition physique de l’immense appétit intellectuel de l’homme d’hier et d’aujourd’hui. Cet être physiologiquement démesuré nous autorise à prendre nos distances avec la somme des savoirs intellectuels en redonnant place au sens.
C’est ce passage entre culture savante et culture populaire, monde rationnel et monde imaginaire, espace virtuel et espace réel, qui apparaît dans les œuvres des artistes choisis, Iconoscope devenant le temps d’une exposition chambre de géant et cabinet de curiosités.