Geert Goiris
Imagine there’s no countries
Commissaire de l’exposition: Claire Le Restif
John Lennon enregistre en 1971 Imagine, hymne pacifiste d’où est extrait le titre choisi par Geert Goiris pour son exposition personnelle au Crédac. Ce titre accompagne le visuel du carton d’invitation réalisé par l’artiste depuis une des tours à Ivry-sur-Seine du Centre Jeanne Hachette construit par l’architecte Jean Renaudie entre 1970 et 1975, et qui abrite le Centre d’art contemporain depuis 1987.
Geert Goiris (né en 1971) est photographe. Il travaille exclusivement à la chambre avec toute la rigueur nécessaire qu’elle exige et réussit à capter l’étrange pesanteur spatio-temporelle où le temps se cristallise. «L’appareil photo est un instrument qui permet de produire des abstractions, des scènes que l’oeil ne peut voir» explique Geert Goiris, «en cela le temps est un facteur crucial. J’utilise fréquemment de très longues expositions (de plusieurs heures parfois) qui rendent possibles un cadre temporel autre, non anthropomorphique».
Il s’attache à rendre compte de l’insolite et de la rareté de certains lieux avec la précision et la clarté de la peinture flamande, avec en prime la faveur de motifs exotiques: une station polaire, un observatoire, des ovnis architecturaux des années 70, un «arbre» à voeux, un baobab en béton, un rhinocéros solitaire, un kangourou albinos…
Geert Goiris aborde l’image en plasticien plus qu’en reporter. Il élabore une réflexion à la fois intellectuelle et sensible sur les confins qui l’ont notamment emmené au Chili, en Mongolie ou au Spitzberg. Pour son dernier travail artistique concentré sur le «whiteout», ce phénomène optique et atmosphérique, l’artiste s’est rendu en Antarctique.
Geert Goiris présentera au Crédac une série d’images (diffusées en diaporama) issues de cette expérience où, quand le ciel est aussi blanc que le sol, il est impossible de les distinguer et où l’observateur a la sensation d’être enveloppé de manière uniforme.
«On n’est pas très loin d’un voyage sur la lune», nous dit-il au sujet de cette expédition. L’artiste exposera également des grandes photos imprimées au format poster directement collées aux murs, des photos classiquement encadrées et des caissons lumineux.
Ce que nous propose Geert Goiris, premier photographe de la programmation du Crédac depuis 2004, c’est une exposition de traces qui pour lui disent beaucoup. Des empreintes éphémères ou durables qui, d’une manière symbolique, renvoient aussi à l’essence même de la photographie.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Arlène Berceliot Courtin sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Imagine there’s no countries