Le street art, le graffiti et l’art urbain ont-ils leur place dans une commune rurale ? C’est la question que soulève l’exposition « Imaginaires de murs » de l’Atelier d’Estienne, qui a invité cinq artistes à investir les murs de Pont-Scorff, dans la campagne bretonne. Lek & Sowat, Romain Froquet, Sébastien Preschoux et Cristobal Diaz ont chacun relevé le défi à leur manière.
« Imaginaires de murs » : une déambulation d’art urbain en campagne
Les murs ne sont synonymes, ni de division, ni de prison, ni de frontière dans l’exposition de l’Atelier d’Estienne. Ils deviennent au contraire le canevas à ciel ouvert d’œuvres artistiques qui s’adressent à tout un chacun. Le passant peut se retrouver nez à nez, au détour d’une rue, avec une fresque ou un graffiti coloré sans l’avoir cherché. L’art de rue se glisse dans le quotidien de manière inattendue.
L’exposition « Imaginaires de murs » recrée ce phénomène de rencontre artistique en élaborant une déambulation rurale. Les artistes n’ont ainsi pas seulement investi les murs et les souterrains de l’Atelier d’Estienne, mais ils ont étendu leur art à la mairie de Pont-Scorff ainsi qu’au manoir de Saint-Urchaut.
Une rencontre artistique protéiforme inspirée de l’imaginaire des murs
Les œuvres présentées dans l’exposition « Imaginaires de murs » ont pour point commun la couleur et l’abstraction : elles représentent des lignes ou des figures géométriques hautes en couleurs. Les street artists Lek et Sowat, désormais mondialement connus, ont ainsi recouvert de motifs les parois d’un souterrain. Les peintures de Romain Froquet, inspirées des arts tribal et urbain, s’attachent à tracer des lignes colorées et harmonieuse avec une gestuelle travaillée.
Sébastien Preschoux invite à une expérience immersive et interactive, grâce à une large installation tissée, qui combine illusion d’optique et sensation tactile. Enfin, les films de Cristobal Diaz explorent la création artistique de rue et en capture le processus, donnant une pérennité à un art essentiellement éphémère.