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Images secondes

Qu’il s’agisse de documenter la fiction ou de fictionnaliser le document, le travail d’Eric Rondepierre guette les aberrations du dispositif filmique, authentifie les décalages, les métamorphoses de ces images orphelines, provoque des rencontres, des hybridations, élabore des hypothèses. Images secondes témoigne d’un parcours de 25 ans en territoire d’images.

Information

  • @2015
  • 2978-2-919507-37-5
  • \55€
  • E224
  • Zoui
  • 4Français-Anglais
  • }240 L - 280 H

Présentation
Eric Rondepierre
Images secondes

D’abord comédien, Éric Rondepierre se dirige ensuite — via la peinture — vers un travail photographique lié au cinéma. Son activité artistique joue sur les rapports dynamiques qu’entretiennent ses deux pratiques.

Au début des années 1990, il commence à explorer les « angles morts » du dispositif cinématographique. Son intervention consiste à choisir selon des critères bien définis, puis à photographier, des photogrammes (c’est-à-dire des images qui apparaissent sur l’écran 1/24e de seconde et qui sont invisibles lors d’une projection normale) pour ensuite les proposer sous la forme de tirages photographiques de grand format.

En spectateur, archiviste ou archéologue, Éric Rondepierre repère les images de films en relation avec des évènements «parasitaires, périphériques, accidents, micro-phénomènes qui n’ont plus le moindre rapport avec le cinéma». Qu’il s’agisse de documenter la fiction ou de fictionnaliser le document, le travail d’Éric Rondepierre guette les aberrations du dispositif filmique, authentifie les décalages, les métamorphoses d’images orphelines, provoque des rencontres, des hybridations, élabore des hypothèses…

Images secondes reprend l’ensemble des séries que l’artiste a réalisées depuis plus de vingt-cinq ans et, est accompagné d’essais inédits de Jacques Rancière et de Catherine Millet.

Avec les textes de Catherine Millet et Jacques Rancière.

«A la vérité, la démarche d’Eric Rondepierre ne semble pas devoir grand-chose à la pédagogie brechtienne de l’apprendre à voir ou au détournement debordien qui veut reprendre le pouvoir d’action confisqué dans les images. Sans doute la rapprocherait-on plus justement de la commune origine de ces deux démarches; la fascination surréaliste pour l’image insolite. Mais cette fascination elle-même doit être comprise au sein d’un dualisme qui a marqué profondément l’art dit moderne: quoi qu’en disent les théoriciens de l’œuvre autonome et de la spécificité du médium, celui-ci n’a cessé de dissoudre l’ancienne consistance de l’œuvre entre deux pôles opposés et complémentaires: d’un côté dans un art du mouvement qui tend à se confondre, à la limite, avec le mouvement de la vie. A cela l’art du cinéma, l’art de l’image en mouvement, servit, un temps, d’emblème. D’un autre côté, dans un art du regard auquel la photographie, après avoir vainement cherché à prendre les habits de la peinture, finit par s’identifier. D’où l’importance bien sûr d’un art du regard exercé par un photographe sur le cinéma — c’est-à-dire aussi sur la singularité de cet art du mouvement produit par un déroulement d’images immobiles. C’est là que s’inscrit la singularité du travail d’Eric Rondepierre photographiant des photogrammes.»
Jacques Rancière

Sommaire

— Prologue
— La nuit du chasseur d’images / The night of the image hunter, par Catherine Millet
— Ce que les yeux n’ont jamais vu / What eyes have never seen, par Jacques Rancière
— Loupe / Dormeurs
— Agendas
— Parties communes, seuils
— D.S.L.
— Le carrosse d’or
— Background
— Plan d’ensemble
— Remerciements

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