Robert Adams, Dominique Auerbacher, Édouard-Denis Baldus, Albert de Balleroy, Claude Batho, Théodore Blanc et Antoine Demilly, Adrien Bonfils, John Coplans, Gabriel Cualladó, Yiorgos Depollas, William Eggleston, Walker Evans, Paul Facchetti, Patrick Faigenbaum, Daniel Farson, Lee Friedlander, Jean-Louis Garnell, Adolphe Giraudon, Dan Graham, Jan Groover, Raoul Hausmann, Nigel Henderson, Craigie Horsfield, Vaclav Jiru, Peter Keetman, Chris Killip, Ernst Ludwig Kirchner, J. Kuhn, Suzanne Lafont, Helen Levitt, Jan Lukas, Achille Mauri, Lisette Model, Carlo Mollino, Carlo Naya et Otto Schoefft, Cas Oorthuys, Federico Patellani, Tony Ray-Jones, René-Jacques, August Sander, Jean-Louis Schoellkopf, Giorgio Sommer, Thomas Struth, Félix Thiollier, John Thomson, Piet Zwart et des photographies anonymes
Images du corps, vertiges et vestiges
Le musée de Sérignan présentera un ensemble de cent quatre-vingt photographies choisies par Jean-François Chevrier dans les collections photographiques du Frac Rhône-Alpes et du Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole, deux collections qu’il a initiées entre 1986 et 1988.
L’exposition embrasse un siècle et demi d’histoire : des pionniers comme Édouard-Denis Baldus ou John Thomson aux nombreuses et remarquables épreuves d’amateurs éclairés, « anonymes », du dix-neuvième siècle ; des grandes figures de l’art moderne, tels Walker Evans ou Raoul Hausmann, aux photographes que Jean-François Chevrier a soutenus et qu’il a contribué à faire connaître depuis le début des années 1980 : Robert Adams, John Coplans, Jan Groover, Suzanne Lafont, Patrick Faigenbaum…
Images du corps, images de corps : images singulières, rassemblées en une constellation thématique. Le thème choisi par Jean-François Chevrier pour constituer la collection a permis l’étoilement des figures, évitant la linéarité d’une histoire canonique. Un accrochage dense favorisera les enchaînements de motifs et de métaphores autour de quelques ensembles monographiques et de séquences historiques.
Jean-François Chevrier s’est toujours défié des regards trop spécialisés. Il a travaillé à inscrire la photographie dans l’histoire de l’art moderne – l’un et l’autre sont nés au milieu du dix-neuvième siècle – et à écrire l’histoire de l’art moderne avec la photographie. Au sein de cette histoire, c’est pour sa teneur réaliste qu’il s’est intéressé à l’image photographique. La défense d’une exigence de réalisme, dans laquelle l’artiste vise à produire des équivalents du réel, contre un naturalisme qui confond l’art et le réel dans une image miroir, est au nombre de ses partis pris.
De vestiges en vertiges, l’exposition esquissera quelques unes des voies par lesquelles la photographie a su rendre compte de notre séjour sur terre dans l’infinie diversité de ses éclats.
Parallèlement à l’exposition s’ouvre un second volet de la collaboration du musée de Sérignan avec Jean-François Chevrier : la résidence à Sérignan de deux photographes qu’il a invités à travailler sur le territoire de la commune. À l’issue de séjours répartis sur les quatre saisons, Claire Tenu (née en 1983) et Patrick Faigenbaum (né en 1954) livreront un portrait photographique de la ville de Sérignan. L’exposition de ces travaux est prévue pour l’automne 2009.