ART | EXPO

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05 Mar - 05 Juin 2016
Vernissage le 05 Mar 2016

Lieven de Boeck explore l’autre face du visible par l’intermédiaire de jeux combinatoires. Ses installations nous entraînent dans une déambulation conçue comme une série de questionnements sur l’identité et le langage, qui n’oublie pas de remettre en cause le statut même de l’exposition.

Lieven de Boeck
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On retrouve dans le travail de Lieven De Boeck un réel souci de la forme, un degré majeur d’exigence spatiale et visuelle mais surtout une interrogation constante sur tout ce qui fait la fonction d’habiter ou d’exister au monde.
«La dimension détermine un objet, mais l’échelle détermine l’art». Cette phrase écrite par l’artiste du Land art, Robert Smithson trouve auprès de l’oeuvre de Lieven De Boeck un écho particulier. Les jeux d’échelle sont en effet une donnée constitutive de son langage qu’il utilise comme moyen d’injecter de l’espace imaginaire dans l’espace reel et de donner ainsi une autre mesure de l’espace et du temps.

A travers ses oeuvres caractérisées par une plasticité éloquente, on perçoit l’intention de l’artiste de pouvoir défamiliariser les conventions, se trouver vierge face à un environnement saturé d’indications. A la manière d’un jeu, il explore l’autre face du visible. Un jeu que l’on retrouve à l’œuvre dans la Série Bleue, série des briques en verre dont le format rappelle d’emblée le Lego de notre enfance. Outre la complexité de leur réalisation, leur nombre et leur structure sont signifiantes. Elles sont au nombre de 25, c’est-à-dire 5 x 5, le chiffre 5 étant caractéristique de l’homme (les 5 doigts de la main et des pieds, les 5 sens) et de sa relation à l’univers.
Lieven de Boeck expose sa volonté de créer une architecture qui précède le style, une sculpture qui se libère de l’image. Contrairement au Lego, délivré avec ses nombreux modes d’emplois et directives, l’imagination est ici la seule architecte d’un poème dont l’écriture s’invente comme s’invente le monde. Le jeu proposé par l’artiste se joue sur le tapis de l’identité : la pupille, l’empreinte digitale, les initiales LDB, le drapeau devenu blanc ou les murs de l’habitation. Car paradoxe cher à l’artiste : le jeu n’est pas libre, il est soumis au hasard comme il l’est à l’individu qui a lancé les dés.

Au centre de l’exposition un néon bleu affiche ces deux mots : «Défense d’afficher». Le message est clair et pourtant la sentence accrochée au mur interpelle le regardeur et prend dans ce lieu une autre signification. Sa place est interrogée tout comme la fonction de l’exposition. Lieven de Boeck s’appuie sur une physicalité de la négation et de l’effacement pour faire œuvre de sculpteur.

Le verre est également un protagoniste clef de cette exposition, le matériau choisi pour accomplir le jeu subtil qu’il entretient avec l’ombre et la lumière, la transparence et l’opacité, le plein et le vide, et surtout pour la surprise de son traitement. Il est bien souvent associé au bleu. Couleur évoquant l’espace infini, le vide et l’ambiguïté spatiale revendiquée par Yves Klein. Couleur du fond d’écran de télévision sur lequel toute image peut être projetée mais également le bleu des Blue Movies, films porno où tout est projection, désir et fantasme. Un ciel bleu éclatant est projeté sur les murs de l’exposition. Un de ces ciels de carte postale qui fait rêver.

Vernissage

Samedi 5 mars 2016

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