Ilse D’Hollander

L’exposition monographique d’Ilse D’Hollander au Fonds régional d’art contemporain Auvergne est la première qui soit consacrée en France à la peintre belge. L’événement représente donc une des rares chances de découvrir une œuvre picturale peu exposée.

Un monde abstrait empreint de fragilité et de mélancolie

Les œuvres d’Ilse D’Hollander se répartissent entre des tableaux à l’huile sur toile et d’autres à la gouache sur papier. Marquées par des teintes souvent pâles voire ternes, appliquées en pais coups de pinceaux rectilignes, les peintures occupent l’espace par des motifs géométriques simples ou des taches plus irrégulières. Blocs de couleurs mutiques traversées de quelques éléments formels brisant la linéarité et de rares éclats, les tableaux d’Ilse D’Hollander forment un monde abstrait qui semble régi par ses propres lois spatio-formelles et qui porte un sens que l’on ne peut que supposer.

Ecourtée par son décès prématuré, la carrière d’Ilse D’Hollander n’aura duré que moins d’une décennie et n’aura donc pu faire éclore que les promesses d’une œuvre encore à ses prémisses. Les tableaux reflètent une sensibilité contemplative empreinte de fragilité et de mélancolie.

lse D’Hollander dans la lignée de Raoul de Keyser et de Luc Tuymans

Les œuvres d’Ilse D’Hollander s’inscrivent dans la lignée d’une peinture belge volontiers mystérieuse et muette, caractérisée par une forme de détachement et un sens aigu de l’espace. On pense ainsi à l’héritage de René Magritte et de Paul Delvaux. Un héritage historique plus globalement européen se devine également, en particulier celui de Paul Cézanne, Léon Spilliaert ou encore Giorgio Morandi. Mais de façon plus évidente, c’est dans celui d’artistes contemporains tels que Raoul de Keyser et Luc Tuymans que s’inscrit le style d’Ilse D’Hollander. On retrouve ainsi dans ses tableaux la délicatesse de leur touche picturale et leur traitement parcimonieux de la surface.

Après la mort d’Ilse D’Hollander à l’âge de vingt-neuf ans en 1997, ses œuvres ont été conservées par un de ses proches qui les a pendant plusieurs années tenues à l’écart de toute exposition ou de tout travail critique. L’exposition est donc l’occasion de connaître cette œuvre méconnue.