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Ils sont assis

Le photographe d’origine arménienne Max Sivaslian montre dans une série d’images récentes la réalité sans âge des camps d’internement d’Arménie, héritiers de l’univers concentrationnaire soviétique.

Information

Présentation
Max Sivaslian, Martin Melkonian
Ils sont assis

«Etre assis», c’est ainsi qu’on désignait, littéralement, le fait d’être interné dans un camp en Union soviétique. L’expression est restée dans le langage populaire dans toutes les républiques après le démantèlement de l’empire. Le regard de Max Sivaslian, qui a photographié dans cinq prisons et centres de détention en Arménie, dont les prisons pour femmes et pour mineurs, explore avec pudeur l’intimité de l’enfermement. Au-delà des évolutions historiques, l’univers soviétique persiste et marque l’intemporalité des conditions carcérales. Ces, visages devenus anonymes, qui sont finalement de nulle part, si ce n’est du lieu universel de la privation de liberté, nous renvoient à nos propres angoisses face à la misère de l’autre.

Le texte de Martin Melkonian, qui vient en contrepoint, incite à voir ce que précisément nous ne voulions pas voir. Partout, quel que soit le lieu où s’exerce cet empêchement, avec une révélation de la vision qui a lieu grâce à l’énergie d’un photographe. «Le regard de Sivaslian ne compose jamais avec l’effraction. D’ailleurs, quoi prendre à qui n’a plus rien.»

Né en 1954 à Marseille dans une famille arménienne, Max Sivaslian part faire le tour du monde dès l’âge de dix-huit ans. Pendant près de quinze ans, il va parcourir la planète pour photographier et rapporter des milliers de clichés d’Inde, d’Asie du Sud-Est, mais aussi d’Australie ou des Amériques. En 1992, il se rend au Karabagh, alors plongé en pleine guerre et, pendant deux ans, il photographie sans relâche les combats en première ligne et la vie des civils soumis aux bombardements. Correspondant pendant tout le conflit des agences Sipa puis Sygma, il tirera un livre de cette éprouvante expérience, Le Jardin Noir, publié chez Cape. Il est installé depuis 1995 à Erevan comme correspondant de presse et poursuit son travail photographique.

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