ART | EXPO

Un coup de gènes jamais n’abolira le hasard

12 Jan - 26 Jan 2018
Vernissage le 11 Jan 2018

L'exposition « Un coup de gènes jamais n’abolira le hasard » est née d’une collaboration entre la plasticienne Iglika Christova et la biologiste Paula Fontanilla. Elle crée un dialogue entre les imaginaires artistiques et scientifiques qui permet de concevoir des projets transversaux.

L’exposition « Un coup de gènes jamais n’abolira le hasard » établit un dialogue interdisciplinaire entre dessin et biologie afin d’interroger les risques liés à la technique de transgénèse végétale et notre consommation d’OGM. Les œuvres de Iglika Christova procèdent à une exploration expérimentale des images d’organismes microscopiques tels que la bactérie Bacillus thuringiensis qui produit des toxines utilisées en agriculture. Sans s’immiscer dans le débat sociétal sur les OGM, le geste artistique cherche à offrir un autre regard sur la science. L’exposition interroge notre relation au vivant. « Derrière l’image de microscopie se cache souvent une image universelle, reliant l’homme à la matière vivante, le microcosme au macrocosme, la parcelle à la totalité », explique Iglika Christova.

Elargissement du microcosme, le dessin vivant

Le dessin se présente comme un élargissement du microcosme explorant la diversité des traces graphiques et leur articulation dans l’espace d’exposition. Qu’elles soient physiques, immatérielles, fixes, animées, sur ou hors papier, les traces graphiques dialoguent entre elles et enrichissent mutuellement leur langage.

L’exposition présente notamment onze boîtes de pétri en verre dessinées préalablement, avant que l’on y dépose des bactéries à l’instar de pigments de couleurs. Peu à peu, au fil de leur développement, ces bactéries interagissent avec le dessin original, le transforment en organisme vivant, en perpétuelle métamorphose. Les micro-organismes deviennent ainsi les principaux acteurs d’un dessin organique en train de se faire.

La Machine pour dessin vivant à micro-algues ou bactéries est inspirée, quant à elle, du « Réacteur à micro-algues » conçu par le biologiste Gilles Carpentier dans le cadre de la précédente exposition de Iglika Christova. Cette machine donne à voir le développement des micro-organismes formant progressivement les contours d’un « dessin vivant ».

Entre mimèsis et imaginaire

Par l’imagination, l’image de l’infiniment petit est ici envisagée en tant qu’indicateur de rêverie, espace de métamorphoses et d’analogies reliant l’individu aux mouvements de la nature. Le dessin est appréhendé comme une zone imaginaire captant les transformations de l’infiniment petit et délaissant progressivement la mimèsis pour tendre vers une poétique des images.

Mais délaisser la mimèsis ne signifie pas ici échapper à toute figuration des éléments du microcosme. Bien que ces éléments restent pour la plupart identifiables, ils sont toujours recomposés, et associés à des éléments imaginaires. Cette transformation de l’image de microscopie « objective » vise à créer un espace graphique hybride afin de provoquer l’émergence d’un univers graphique autonome.

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