Éric Duyckaerts
’idéo
Avec «’idéo»*, le Mac/Val offre une première grande exposition monographique dans une institution française à l’un des chefs de file de la performance qui, depuis maintenant de nombreuses années, mêle le savoir et l’absurde. Éric Duyckaerts réalise et présente un ensemble d’œuvres inédites (vidéos, sculptures, wall paintings…). Brillant orateur, théoricien énigmatique, scientifique mystérieux, savant burlesque…
Qui est au juste Éric Duyckaerts? Difficile de répondre, l’homme aux mille et un visages ne se laisse pas enfermer par ses discours. Avec lui, la pensée se fait dérive, les mots basculent naturellement d’un champ à l’autre de la connaissance.
«Notre histoire avec Éric Duyckaerts a débuté lors du premier colloque organisé au Mac/Val en 2006, L’art peut-il se passer de commentaire(s)? Il y avait livré, à sa manière unique, une conférence mémorable. Puis, nous nous sommes retrouvés lors de Nuit Blanche 2009, pour un marathon vidéo-conférence à l’École Normale Supérieure. Quelle expérience que de l’écouter en plein milieu de la nuit naviguer et entrelacer toutes sortes de savoirs, de jeux de langage !
Il était important pour nous de poursuivre l’aventure et d’organiser une exposition monographique de cet artiste pour le moins singulier.

Une quarantaine de nouvelles vidéos regroupées en huit sections thématiques (Parade, Détachement, Straubisme, Mémoire, Euristique, Cartographie, Épigone, Piano) et un générique, deux peintures murales monumentales, un ensemble de sérigraphies sur verre sont rassemblés dans une scénographie particulière, un décor aux couleurs entre-deux. À ces nouvelles productions sont associées deux œuvres anciennes issues de la série des «Analogies» (1998 et 2007). Au centre de l’exposition, l’œuvre Introspection (1999), appartenant à un ensemble de radiographies, inscrit «’idéo» dans une vaste entreprise de dévoilement du réel et résonne comme un appel à aiguiser le regard, à aller voir derrière les choses.
Il y a fort à parier que les tentatives d’Éric Duyckaerts et ses complices pour décomposer et recomposer toutes les instances narratives de la connaissance nous entraîneront dans un maelström délirant, mettant en crise toute forme de certitude.» Frank Lamy, chargé des expositions temporaires
*«’idéo»: ce titre renvoie à «vidéo» et à «idée». Il s’appuie sur la racine «id» qui, en grec aussi bien qu’en latin, indique le savoir (les idées) et la vue. Sous l’apostrophe, se cache une ancienne lettre grecque disparue: le digamma. Elle peut être remplacée par un accent, un e ou un v, débouchant ainsi sur les deux significations, de vue et de connaissance.
Navettes gratuites depuis Paris, au départ de la place du Châtelet à 18h, 18h30 et 19h. Réservation indispensable au 01 43 91 64 33.
Programmation autour de l’exposition

Dimanche 20 mars 2011, gratuit
— 15h et 17h: fluXS.2

Création du chorégraphe Jean Gaudin, née d’une rencontre avec Éric Duyckaerts.
Dans le cadre de la 16e Biennale de danse du Val-de-Marne, en co-réalisation avec le Centre de développement chorégraphique du Val-de-Marne.
— 16h: «L’argument de la diagonale» 
Conférence-Performance de Éric Duyckaerts et Jean Gaudin.
Dimanche 3 avril, gratuit
— À partir de 15h, carte blanche à Éric Duyckaerts.
Du 16 février au 7 mars 2011, Éric Duyckaerts est une des figure centrale du Nouveau festival, organisé par le Centre Pompidou. www.centrepompidou.fr
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