Jennifer Lacey, Suely Rolnik, Alex Baggaley
I Heart Lygia Clark (And So Does Suely)
En 2010, Jennifer Lacey, Barbara Manzetti et Audrey Gaisan ont dispensé aux Laboratoires d’Aubervilliers des Soins esthétiques dans le cadre du projet «I Heart Lygia Clark». S’appuyant sur le travail de l’artiste brésilienne Lygia Clark (1920-1988), elles exploraient le potentiel de la thérapie en tant que pratique artistique et élaboraient un dispositif d’expérience à la fois chorégraphique, corporelle, discursive et mentale.
Une rencontre dans une galerie, une rencontre dans une cuisine, une rencontre avec une personne disparue, une rencontre avec une Å“uvre qui refuse d’en être une. Cet évènement-chose qui se compose des restes de rencontres, tout en en proposant de nouvelles. Rien de romantique dans le mot «rencontre», mais plutôt quelque chose de vital et de nécessaire, au point d’en devenir banal. Cette exposition en forme de proto-livre s’inscrit dans la continuité du projet des «Soins Aesthétiques (I Heart Lygia Clark)».
Elle est mise en action par le travail du plasticien anglais Alex Baggaley (dessins, peintures), et enrichie par le projet «Archive» pour une Å“uvre-événement. Projet d’activation de la mémoire corporelle d’une trajectoire artistique et son contexte de Suely Rolnik, psychanalyste brésilienne, critique d’art et de culture.
Cette archive est constituée de 53 films d’entretien, porteurs de la mémoire des sensations mobilisées par les pratiques expérimentales que Lygia Clark développa à partir de 1963. Une sélection de 20 films sera présentée à l’exposition (les 53 entretiens ont été réunis dans un coffret de 10 DVD édité en France en 2011 par Carta Blanca, accompagné d’un livret).
Les deux protagonistes de l’exposition, Suely Rolnik et Alex Baggaley, invitent d’autres participants, pour faire de cette exposition une fête, plus qu’un débat. Seront notamment exposées des images de l’entourage de Félix Guattari et de la clinique de La Borde, réalisées par le photographe brésilien Alécio de Andrade (1938-2003), ainsi que d’autres «présences troubles».