Lors de ses déplacements urbains et de ses voyages Mimosa Echard ramasse des débris et fragments de la société pour ensuite les relier à sa vision à la fois romantique et apocalyptique du monde. C’est en effet autour de ces deux dimensions que se polarisent les œuvres exposées à la galerie Samy Abraham.
Mimosa Echard le dit elle même: elle aime observer les formes et les transformations bizarres de la nature, la déliquescence de la matière. Elle fait ainsi de son oeuvre un cabinet de curiosités protéiforme où l’érosion a souvent son mot à dire. Acryliques collées et décollées comme une peau qui mue, accumulations scellées dans la cire, objets industriels ligotés et suspendus, etc. Ici, les couches de peinture superposées laissent entrevoir des captures d’écran de films transformées en tableaux abstraits ; là , de faux ongles s’associent à des fleurs de pavot pour l’élaboration d’un tableau, un morceau d’éponge en forme de bout de gruyère côtoie des cachets de spiruline, etc.
Le travail de cette jeune plasticienne relève du merveilleux, de la transfiguration et du cannibalisme sensible entre les éléments. Par ailleurs l’humour tient une place importante dans chacune de ses compositions, lesquelles se nourrissent également de pop culture. Parmi ses matières de prédilection on trouve entre autres la cire dépilatoire, qu’elle utilise pour faire des formes phalliques, ou bien le sarcophage de ses oeuvres aux allures de cadavres exquis. Son art donne à expérimenter une atmosphère aussi féroce que fantasmagorique.