Présentation
Joao Tovar, Gilbert Perlein, Michèle Brun
Human. Le corps dans l’art contemporain (1960-1990)
Ce catalogue d’expositionrassemble trente artistes parmi les plus célèbres de la scène artistique contemporaine internationale.
Tous ces artistes ont fait du corps l’objet central de leur travail. Les oeuvres reproduites sont en effet pour la plupart des photographies de performances: telles des documents, elles sont la trace d’un geste éphémère.
Extrait de «Human» par Gilbert Perlein et Michèle Brun
«La photographie conceptuelle a de fçaon évidente des liens étroits, voire gémellaires, avec l’art conceptuel, d’abord parce qu’elle constitue souvent la seule trace des oeuvres ou des actions définies comme conceptuelles, mais aussi parce qu’à un moment donné, elle a trouvé les voies d’une autonomie formelle qui lui donne toute sa validité intrinsèque.
S’éloignant d’une tradition de l’oeuvre unique solidement ancrée et à la faveur de l’acceptation de principe du multiple, l’image photographique s’est ouvert un champ diversifié où la notion de représentation fidèle au réel n’est plus la loi. Mais qu’est-ce que le réel après tout? (…)
Le titre de l’exposition, « Human », donne d’emblée la tonalité générale du projet. L’homme, l’individu, est le sujet de ce développement consacré à la photographie conceptuelle des années 1960 à 1980 et parfois au-delà dans ses prolongements.
Une cinquantaine de photographies, pour une grande part en noir et blanc, illustrent le phénomène de cette émergence, au sein d’une recherche visant à questionner le médium photographique traditionnel à la faveur d’un travail critique.
Plusieurs intentions se dessinent à travers le choix des artistes, américains pour la plupart, artistes plasticiens généralement engagés dans plusieurs registres et non exclusivement photographes: l’enregistrement des performances, que celles-ci soient le fait des artistes eux-mêmes ou d’un tiers, l’interrogation sur le corps comme médium, l’expression de l’immatériel, l’approche du fantastique, l’archivage du quotidien dans sa trivialité, le questionnement sur l’identité. (…)
Si la ressemblance, donc l’identification première du personnage représenté, avait été longtemps le but unique des photographes, c’est au phénomène exactement inverse qu’on assiste à partir des années 1960 chez ceux qui décident que l’image est entrée dans le domaine du langage artistique. On ne cherche plus la ressemblance au modèle mais à créer une signification nouvelle qui entre dans le champ esthétique.»