Le titre du film How to change your life in a day de Breda Beban est tiré d’un best-seller d’aide personnelle How to change your life in 7 days de Paul McKenna. Cette projection cinématographique de 10 minutes est accompagnée d’une voix off, sorte de guide hypnotique vers l’idéal de transformation proposé.
Une première séquence se répète quatre fois sur un plan fixe d’une fenêtre ouverte donnant sur une zone résidentielle de Londres. Avec le vent, la fenêtre danse au tempo de la voix off, qui laisse parfois filtrer les bruits de la rue, mais qui cherche à fixer le spectateur dans le moment présent.
La deuxième séquence assemblage des images de femmes en deuil, en désespoir, utilisées dans les médias. La voix off nous guide alors vers l’introspective question «qui suis-je?», propose une série de procédures censées nous faire accéder à nos valeurs positives et à nos manières inconscientes.
Ce court-métrage vante les vertus de la méditation, de la contemplation et du recueillement dans le sillage de la psychologie analytique de Jung. Le but étant de «mettre en marche une quête populaire vers notre idéal, dans un soi-disant monde occidental qui va de pair avec les dévastations de la politique mondiale contemporaine».
Selon le même principe d’élévation spirituelle et personnelle, nous retrouvons les photographies de Stéphane Tidet (My Way) et de Lucien Pelen (La Pipe).
Après une controverse à propos de l’exposition La Meute dans les douves du château de Nantes, Stéphane Tidet photographie le ciel délimité par le haut des arbres qui crée une route aérienne, un sentier ascensionnel vers un idéal personnel.
Le personnage du cliché de Lucien Pelen se jette du haut d’une montagne, mu par une volonté libératrice d’action, de puissance et par un libre choix.
Dans le même espace sont mises en relation les pensées de ce que l’on veut (avec Breda Beban) avec les actions de ce que l’on obtient (Lucien Pelen).
Les rapports entre le soi introverti et le soi projeté sont abordés par deux tableaux de Herman de Vries: Identic et Different. Par le rapprochement de ces deux tableaux, les mots «identic» et «different» s’imbriquent et se confondent: «different» devient «identic» et vice-versa. Une possible harmonie se dessine entre le «je» et l’«autre», entre celui que nous sommes et celui que nous projetons d’être.
Les Autoportraits (faits de tubes verticaux transparents dans lesquels on a versé plusieurs couches de peinture) du plasticien catalan Miguel Mont traduisent sur les différentes strates de la personnalité, que l’on découvre en se déplaçant autour des tubes.
How To Change Your Life In A Day propose donc un chemin vers le changement, vers une mise en éveil de l’introspection. Jean-Luc Vilmouth traite chaque objet avec toute l’importance possible, sans les démystifier. Son œuvre Stone Time vise à augmenter la sensibilité pour cet objet, à faire percevoir en lui «le même et un autre en même temps». Tout comme dans les œuvres d’Honoré d’O et les installations de Nobuko Tsuchiya, le but est de donner un écho à l’objet, une résonance visuelle et conceptuelle.
Les Dessins de Patrick Everaert tiennent le spectateur en éveil par le fait que ce qu’elles représentent (des mains entremêlées) ne rencontre aucun sens logique, comme chez les Surréalistes et surtout Magritte. Le titre de l’exposition trouve une parfaite expression dans le travail de Patrick Everaert qui indique combien la perception doit continuellement se reformuler et sortir de ses conventions visuelles.
Dans la même lignée, La Chemise du dimanche de Etienne Pressager part du jeu de mot et de la contradiction entre signifiant/signifié, il fait jouer l’image et le mot, comme pour le Di-manche qui déborde sur la manche de la chemise.
How to change your life in a day place le spectateur entre un changement de vie drastique et une compréhension plus humaine, plus méditative. A une époque où l’on doit interroger nos modes de vie, et concevoir un nouvel entendement du monde.
Breda Beban
— How To Change Your Life In A Day, 2004. Film couleur. 10 :00 min. 2/3/
Lucien Pelen
— La Pipe, 2007. Photographie couleur encadrée sous verre. 85 x 85cm.
Jean-Luc Vilmouth
— Stone Time, 2009. Horloge, pierre noire. 183 x 190 cm.
Stéphane Tidet
— My way, 2009. Photographie couleur encadrée. 120 x 180 cm.
Patrick Everaert
— Dessins no 35. Photographie couleur sur papier chiffon. 5 exemplaire. 20 x 18 cm.
Etienne Pressager
— La Chemise du dimanche, 2008. Piece unique. 35 x 50 cm.
Honoré d’O
— By green car, mythologie piece, 2009. Plexiglas, bougies, ficelle, plastique. 43,5 x 28 x 16 cm.
Miguel Mont
— Autoportrait (or), 2008. Acrylique et gel dans tube de méthacrylate. 185 x 15 cm.
Antoine Perpere
— La Copie qu’on forme la, 1998. Miroir. 30,5 x 40,5 cm.
Herman de Vries
— Identic, Different, 2002. Crayon sur papier. 110 x 160 cm.