Raphaël Zarka, Dave Allen, Micol Assaël, Christoph Büchel, Dora Winter, Gardar Eide Einarsson, David Fincher, Tom Friedman, Ryan Gander, Robert Gober, Robert Kusmirowski, Paul Laffoley, Tony Matelli, Ole Pehrson, Charlotte Posenenske, Hannah Rickards, Dieter Roth, Tony Smith, John Tremblay
Hospitalités
Avec «Hospitalités», tram Réseau Art contemporain Paris/Ile-de-France offre à nouveau au public l‘occasion de découvrir la scène artistique la plus contemporaine.
Du 26 septembre au 12 décembre, une riche programmation d’expositions et d’événements, placée sous l’intitulé «Hospitalités», est proposée au public. Conçue collectivement par tous les lieux du réseau tram, elle s’appuie sur une envie commune de partage et de rencontre entre structures d’art contemporain, avec les artistes et le public.
Chaque samedi, un parcours différent guide le public entre deux ou trois lieux du réseau tram. Invité à un cheminement où les propositions artistiques s’interpellent et se répondent, les participants prennent part à différentes formes artistiques: expositions, performances, rencontres avec des artistes, conférences, projections, séances d’écoute…
Samedi 7 novembre
Beaux-arts de Paris > Galerie Edouard Manet de Gennevilliers > Palais de Tokyo, Paris
Parcours
— 14h: visite aux Beaux-Arts de Paris de l’exposition patrimoniale «L’Ecole de la liberté. Etre artiste à Paris 1648-1817»
— 16h: visite à l’Ecole municipale des beaux-arts/galerie Edouard Manet de l’exposition personnelle de Raphaël Zarka
— 18h: visite au Palais de Tokyo de l’exposition «Chasing Napoleon»
Ces trois lieux s’associent pour proposer un parcours qui, au travers de leurs expositions respectives et dans une perspective historique, recontextualise l’artiste et sa revendication d’autonomie dans sa relation à l’école et à l’institution.
Présentation
— Beaux-arts de Paris
«L’Ecole de la liberté. Etre artiste à Paris 1648-1817»
L’Ecole des beaux-arts de Paris conserve des milliers de peintures, gravures et sculptures produites par ses élèves et ses maîtres au temps où elle était une école royale, fondée par Louis XIV, installée au Louvre. En 1648, les artistes parisiens s’étaient placés sous la protection du souverain, au risque de devenir ses courtisans. Les collections de l’Ecole des beaux-arts montrent qu’ils se posèrent immédiatement la question de la liberté de création. Ils se trouvaient pris entre un système administratif et politique autoritaire et les habitudes frondeuses de la capitale. Sous l’Ancien Régime, les élèves qui se montrèrent les plus audacieux s’affirmèrent ensuite comme des artistes libres, prêts aux bouleversements artistiques et politiques: Fragonard, David, Girodet, Hubert Robert, Houdon se trouvèrent naturellement du côté des révolutionnaires.
Cette inspiration protestataire et libertaire, individuelle et professionnelle, est à l’origine d’une forme d’expression qui finit par incarner, aux yeux du monde, le mythe de Paris, capitale de la liberté. Les artistes engagés dans l’action politique se prennent pour des héros antiques, ils défient l’autorité par leurs oeuvres qui mettent en place des types parisiens : l’artiste lui-même, avec son habit et son comportement volontiers provocant, les enfants gouailleurs, d’où sortira Gavroche, les critiques atrabilaires, dont Diderot est le parangon, les femmes indépendantes, les bas-bleus de Paris…
— Galerie Edouard Manet, Gennevilliers
Raphaël Zarka
Le travail de Raphaël Zarka se caractérise par une certaine propension à réinvestir des objets et des volumes, géométriques, artistiques, scientifiques ou utilitaires, qu’il réplique plus qu’il ne copie. Cette manière de procéder qui n’est pas sans lien avec la pratique du skateboard, à laquelle il a consacré plusieurs essais et travaux, consiste à réactiver l’espace urbain et son mobilier en jouant de la dynamique des espaces et des surfaces. Raphaël Zarka agit en investigateur. Son approche de l’objet se double d’une approche documentaire, quasi scientifique, par la prise en charge d’un système de références issu d’une recherche précise et rigoureuse.
Pour son exposition à la galerie Edouard Manet et à l’occasion du 500e anniversaire de la publication De divina proportione du mathématicien Luca Pacioli à Venise, ouvrage dans lequel apparaît la première représentation du rhombicuboctaèdre par Léonard de Vinci, Raphaël Zarka poursuit son investigation autour de cette figure géométrique qui, sous la configuration d’un brise lames, constitua en 2001, le premier motif de sa série photographique «Les Formes du repos». Sur le principe de la collection, il présentera un ensemble de pièces pour la plupart inédites, dont une vidéo sur la Bibliothèque Nationale de Minsk construite entre 2001et 2005, comme autant de témoignages de la présence au monde du rhombicuboctaèdre. Loin de toute interprétation symbolique et univoque, par la répétition du motif et sa persistance dans l’histoire des formes, il laisse au sens une articulation plus large et poétique.
— Palais de Tokyo, Paris
«Chasing Napoleon»
1977. Theodore Kaczynski – qui ne répond pas encore au surnom de «Unabomber» – s’isole dans une petite cabane du Montana où il esquisse les premières ébauches de son manifeste anticapitaliste et travaille à la conception de colis piégés. Dans le même temps, Paul Laffoley – qui ne sait pas encore qu’il va être enlevé par des extraterrestres – vit confiné dans les quinze mètres carrés de son atelier (le Boston Visionary Cell à Boston) où il peint The Renovatio Mundi, une vision du monde empreinte de références aux fondements de la science-fiction.
Au même moment, Saddam Hussein – alors vice-président de la République d’Irak – recrute des sosies pour le remplacer lors de diverses apparitions publiques. La même année, pendant que Dieter Roth travaille à un projet de longue haleine, un inventaire photographique de toutes les rues et les maisons de Reykjavik (35’000 diapositives), Dark Vador envahit les écrans de cinéma, tandis que l’école militaire de Brienne en Champagne fête le bicentenaire de l’arrivée d’un illustre élève, Napoléon Bonaparte.
Une logique commune traverse ces événements. Une logique que tente de décrypter «Chasing Napoleon». S’appuyant sur les réflexions d’artistes, scientifiques et autres activistes, cette session révèle des systèmes de pensées visant à déplacer le centre de gravité de notre réalité et dessine des utopies qui ne se révèlent que sous la tension d’une traque incessante.