— Éditeurs : Le Collège-Frac Champagne-Ardenne, Reims / Muhka, Anvers
— Année : 2003
— Format : 21 x 14,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 164
— Langues : français, anglais, néerlandais
— ISBN : 2-907331-18-3
— Prix : non précisé
Une iconographie pour les générations à venir
par Filip Luyckx (extrait, p. 20-21)
Le projet qu’Honoré d’0 a réalisé pour le Collège/Frac Champagne-Ardenne à Reims s’inspire d’un voyage au Népal – voyage entre artistes organisé par le Museum of Contemporary Art (KIASMA) à Helsinki. Cette installation peut être lue comme une métaphore de la situation dans ce pays et, par extrapolation, de la situation planétaire. Chaque fois qu’Honoré d’0 répond à l’invitation d’un commissaire d’exposition ou à la demande d’un commanditaire, il ne peut s’empêcher de s’écarter légèrement du parcours convenu pour pousser plus loin ses recherches. En sa qualité d’explorateur d’images, il est normal qu’il veuille sortir des sentiers battus de l’art et qu’il utilise pour ce faire des matériaux tout sauf nobles qui l’empêchent de verser dans la «facilité» de l’art traditionnel. Non seulement il se soustrait à toute forme d’attente traditionnelle, tant au niveau théorique que pratique, mais il saisit également chaque occasion pour défricher de nouveaux territoires qui enrichissent son discours même si, au premier abord, ils s’en écartent totalement. Dans ses Å“uvres, le prévisible et l’imprévisible vivent en véritable osmose. Dans sa quête de nouvelles correspondances, Honoré d’0 privilégie les formes universelles et sans emplacement fixe. Son discours a beau être plus visuel que rhétorique, les objets qu’il met en Å“uvre n’ont aucune valeur artistique en dehors de leur contexte. Ils sont autant d’escales sur un parcours sans fin qui se ramifie tous azimuts.
Chaque objet pointe dans la direction d’autres objets. Il n’est jamais isolé puisqu’il éveille systématiquement des souvenirs et évoque d’autres images. Autrement dit, ces objets vivent dans un champ de force saturé de tensions tantôt complémentaires, tantôt autodestructrices. La composition ne fait rien d’autre que matérialiser les énergies qu’ils dégagent. Au lieu de se concentrer sur les retombées inertes, Honoré d’0 tente inlassablement d’étendre ce champ de tension. Pour ce faire, il formule des proposi-tions qui nous incitent à voir l’invisible. Il conjugue la notion de réseaux multiples à tous les temps, créant ainsi un monde physique et mental qui s’inscrivent dans un même plan.
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Frac Champagne-Ardenne)
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